Un nouveau polar scandinave vient d'atterrir dans les librairies, en provenance du Danemark cette fois.

L'action de Morte la bête, premier roman policier d'un duo d'écrivains frère et soeur, commence abruptement par la découverte de cinq hommes assassinés dans le gymnase d'une école. On comprend peu à peu que le choix des victimes ne tient pas du hasard: chacune cachait un passé de pédophile. L'inspecteur Konrad Simonsen mène son enquête, mais il réalise rapidement que l'opinion publique n'est pas de son côté. En effet, par une campagne de vidéos et de courriels savamment orchestrée, les meurtriers réussissent à rallier la population à leur cause. Du coup, les Danois feront la chasse aux pédophiles, manifesteront devant le parlement pour le resserrement des peines, et iront même jusqu'à mettre des bâtons dans les roues à Simonsen et son équipe. Même les certitudes de certains policiers seront ébranlées... L'angle exploité ici par les auteurs est intéressant, voire inusité, mais malheureusement peu crédible. On peine à croire que l'examen de conscience des Danois puisse aller aussi loin, ce qui rend cet aspect du livre agaçant et un tantinet moralisateur. Dommage, car le reste de l'ouvrage est assez bien ficelé et on s'attache aux personnages, notamment à Simonsen, détective imparfait comme on les aime...

Morte la bête, de Lotte et Søren Hammer. Éd. Actes Sud, 398 pages

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