Il y a de l'Agatha Christie dans ce Diable danse à Bleeding Heart Square d'Andrew Taylor. Mais attention, de l'Agatha Christie pour adulte.

Sombre, gothique. Avec une structure originale, loin de toute linéarité. Le résultat est un immense plaisir de lecture, augmenté par le revirement final - qui atténue l'impact des éléments que, ici et là, on devine «un peu trop tôt».

Il y a d'abord, en ouverture de chaque chapitre, le commentaire éclairé ou dérangeant d'une personne en train de lire le journal personnel d'une certaine Miss Penhow, disparue depuis quatre ans. Suivent des extraits dudit journal, datés de 1930.

Enfin, entrée dans le «présent» et le corps principal du récit, qui se déroule en 1934 et suit quelques mois de la vie de Lydia Langstone. Mariée à un type riche mais mal embouché. Qui, un jour, lève la main sur elle.

Ni une ni deux, la jeune femme le quitte. Va s'installer chez son père, qu'elle connaît à peine, dans la chambre qu'il loue dans l'ancienne maison de... Miss Penhow, à Bleeding Heart Square.

À une époque où Londres était aux prises avec la montée du fascisme. Une page d'histoire aussi fascinante que méconnue, qui sert de formidable toile de fond à cette enquête mâtinée de romantisme et de féminisme.

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Le diable danse à Bleeding Heart Square. Andrew Taylor. Le Cherche midi. 480 pages.