Dans le célèbre roman de Chuck Palahniuck, Fight Club, des hommes redécouvraient leur virilité en se tapant dessus lors de rendez-vous secrets célébrant le combat à mains nues.

On pense à cette formule dès le début d'Homo Erectus de Tonino Benacquista, puisque des hommes se réunissent dans une sorte de «Love Club» afin de témoigner de leur expérience des femmes et de l'amour. La guerre des sexes fait plus mal que la boxe, c'est certain...

La confidence y est totale, personne n'interrompt les participants et il n'y a surtout pas de thérapeute.

Les histoires les plus originales comme les plus pathétiques se succèdent, et nous suivrons plus particulièrement trois hommes dans leur quête du grand amour ou leur désir d'en finir avec ce satané sentiment.

L'éternel mystère féminin, malgré leurs efforts, leur sera toujours inaccessible. Philippe le philosophe n'arrive pas à se guérir de la femme perdue, même en séduisant la top-modèle de l'heure; Denis, désespérément seul, est convaincu d'être la victime d'un vaste complot féminin visant à lui faire payer des millénaires de domination masculine; Yves, qui a refusé de pardonner à sa femme l'erreur d'un soir, claque toutes ses économies auprès des prostituées afin de ne plus être dupe d'aucune.

Par ces trois personnages, et les hommes qu'ils écoutent toutes les semaines dans le plus grand secret, Benacquista a trouvé là un angle intéressant pour dévoiler la psyché masculine dans toute sa complexité, sans faire de compromis. C'est à la fois choquant, touchant, exaspérant, mais jamais ennuyeux. Et instructif surtout pour la lectrice...

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Homo Erectus. Tonino Benacquista. Gallimard. 270 pages.