Ça commence par une anecdote bête tirée d'une petite vie conjugale. Hector ouvre les yeux, se rend compte que sa femme a quitté le lit, se permet ce qu'il n'ose pas quand elle est près de lui: lâcher un pet entre les draps.

Ça se poursuit par un barbecue entre amis et famille. Où une gifle est donnée. Par un adulte. À un enfant. Et ça continue, avec l'incident en trame de fond, sur huit chapitres portant chacun le prénom d'une des personnes présentes lors de cet après-midi qui a mal tourné, creusant un point de vue, une psychologie. L'ensemble dressant un portrait de société aussi réaliste que cruel, aussi drôle que pathétique.

C'est La gifle de Christos Tsiolkas. Il est Australien d'origine grecque. Son roman, sélectionné pour le Mann Booker Prize, fait de violence parfois contenue et de lucidité continue, se déroule en Australie et la Grèce n'y est pas que dans les plats cuisinés, mais aussi dans les racines de quelques personnages.

Ce lien direct avec l'auteur n'est pas la seule explication au souffle de vérité qui traverse cette Gifle mémorable. Christos Tsiolkas a du talent et son livre est une formidable découverte.

Surtout, ne pas se laisser décourager par l'avalanche de personnages de tous âges et horizons qui déboulent dans les premières pages. Chacun a sa place et sa raison d'être.

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La gifle. Christos Tsiolkas. Belfond, 466 pages.