En 2001, Philippe Besson a connu un grand succès avec son premier roman, En l'absence des hommes. Dix ans et plusieurs romans plus tard, il remet en scène son héros, Vincent de l'Étoile, dans Retour parmi les hommes, récit d'un exil et de sa fin.

Après la mort de son grand amour Arthur sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, Vincent a quitté Paris et voyagé en Europe, en Afrique et surtout aux États-Unis, à New York, où il a vécu dans le plus grand dénuement.

Il revient à Paris après sept années d'errance, retrouve à regret sa vie d'aristocrate et surtout, combat son spleen dans le Paris de l'entre-deux-guerre. «J'ignore absolument d'où me vient cette obstination à demeurer en vie», dit Vincent.

L'écriture de Besson, très lyrique, nous fait entrer au coeur des angoisses du jeune homme - on a l'impression d'être dans une Gymnopédie d'Érik Satie - mais l'auteur semble malgré tout glisser à la surface des choses.

Il y a quand même des moments forts, entre autres la traversée vers l'Amérique et l'arrivée à Ellis Island, ainsi que la description des nuits folles de Montparnasse.

Et il y a encore un clin d'oeil à la littérature: dans En l'absence..., Vincent fréquentait Marcel Proust; dans Retour..., c'est l'auteur du Diable au corps, Raymond Radiguet, qui devient le symbole de l'époque, et qui, malgré sa mort précoce, réconciliera Vincent avec les hommes.

______________________________________________________________________________

* * *

Retour parmi les hommes. Philippe Besson. Julliard, 215 pages