En un monde parfait ressemble, à première vue, à un roman d'anticipation. En apparence seulement car si grippe étrange et épidémie il y a, le coeur du roman se situe plutôt du côté de Jiselle, une jeune femme dont la vie vient de prendre une tournure inespérée et inattendue.

Cette jeune hôtesse de l'air, célibataire devant l'éternel et «célibattante», vient en effet de dire oui à l'irrésistible commandant Dorn, veuf et père de trois enfants. La vie de Jiselle tourne-t-elle au conte de fées? Pas exactement.

La nouvelle belle-mère quitte son travail par amour pour son commandant, qui, au gré de la pandémie, se retrouve bientôt en quarantaine en Allemagne. Laura Kasischke resserre le récit sur les états d'âme de Jiselle alors qu'autour d'elle, la civilisation périclite, et tous les repères semblent tomber les uns après les autres, sans que l'on ne connaisse la raison.

Les Américains, bannis du Mexique voisin, craints comme la peste au Canada, paient-ils le prix fort de leurs excès passés?

La question, en suspens, offre une superbe toile de fond à un roman plus intérieur et personnel qu'il n'y paraît, qui se concentre sur l'essentiel, les maux de l'âme, ce qui reste quand on perd presque tout.

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* * * 1/2

En un monde parfait. Laura Kasischke. Christian Bourgois. 332 pages, 34,95 $.