Alors que s'achève l'année du cinquantenaire de ce qu'un journaliste anglophone allait appeler une «révolution tranquille», un ouvrage important vient porter un regard neuf sur l'homme et le politicien que tous associent - quand ils ne l'en tiennent pas responsable - à la période précédente de l'histoire du Québec, (mal) connue sous le nom de la «Grande Noirceur».

Duplessis - Son milieu, son époque regroupe les communications livrées par une trentaine d'historiens de toutes allégeances au colloque du même nom, organisé à Trois-Rivières en septembre 2009 par le Centre interuniversitaire d'études québécoises à l'occasion du 50e anniversaire de la mort du «Cheuf» de l'Union nationale.

«Depuis un demi-siècle, on raconte n'importe quoi», écrit dans sa préface Denis Vaugeois, historien et ancien ministre péquiste, en rappelant quelques faits sur l'époque Duplessis, «champion de l'autonomie provinciale».

Une époque, explique plus loin Charles-Philippe Courtois, dont la revue Cité Libre de Pierre Elliott Trudeau s'est servie pour donner une «vision tronquée» du Québec, présenté comme anti-démocratique et rétrograde.

Duplessis et la presse, et l'économie et la culture: au-delà de toute tentative de «réhabilitation», l'exercice de ces spécialistes crédibles consiste ici à nuancer certaines représentations erronées de l'histoire, de notre histoire.

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Duplessis, son milieu son époque. Xavier Gélinas et Lucia Ferretti, dir Septentrion, 520 pages