À 19 ans, Jean-François Gagnon quitte sa petite ville de province pour aller vivre la vie d'étudiant à Montréal. Le jeune adulte fuit un amour pur et un univers familial pourri pour embrasser les soirées animées d'un appartement en colocation et la vie avec une blonde un peu trop «straight» pour lui.

Étudiant en sciences politiques, le personnage principal se dit apolitique en réaction à ses parents, l'une fédéraliste, l'autre souverainiste, dont le couple n'aura survécu que 30 jours au résultat du référendum de 1995.

Chaque chapitre du roman fait un lien entre la vie de Gagnon et l'histoire récente du Québec: «Ma nuit des longs couteaux», «Mon scandale des commandites», «Ma visite du général de Gaulle», pour n'en nommer que trois.

Le procédé amuse autant qu'il agace. On comprend assez rapidement que l'auteur tente de faire un lien entre un jeune homme immature incapable de choisir son destin et celui d'un pays qui se cherche depuis toujours.

Pour le reste, le propos rappelle celui de Stéphane Dompierre (en moins réussi, avouons-le) et courtise le même public. L'auteur de 25 ans signe une (trop?) longue postface (25 pages!) sur le peu de place fait aux jeunes dans notre société.

Dans sa diatribe, Drouin reprend les mêmes récriminations qu'ont pu faire toutes les générations qui l'ont précédé.

Même si l'histoire est bien racontée, Québec Amérique pousse peut-être trop loin le bouchon en présentant Pierre-Marc Drouin comme le porte-étendard de la génération Y.

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* * 1/2

Si la tendance se maintient. Pierre-Marc Drouin. Québec Amérique, coll. Première Impression, 248 pages

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