Que l'on pense à ses romans Haute fidélité ou À propos d'un gamin (tous deux adaptés au cinéma) et cela saute aux yeux: Nick Hornby a un penchant pour les personnages qui, bien que chronologiquement arrivés à l'âge adulte, n'ont jamais quitté l'adolescence.

Jusqu'à ce que la trentaine, voire la quarantaine, leur fasse comprendre qu'il serait peut-être temps d'afficher (un peu) plus de maturité.

Il en va ainsi de son dernier livre, le très réussi Juliet, Naked, qui se déroule dans une station balnéaire du nord de l'Angleterre. Là, Duncan passe une bonne partie de son temps (pas seulement libre) à alimenter son site internet consacré à Tucker Crowe, un chanteur des années 80 dont on n'entend plus parler depuis des siècles. Jusqu'à ce que le Tucker en question lance un nouveau disque.

La «vraie» version, disons, de son disque culte: après Juliet, voici donc Juliet, Naked. Et Duncan de s'exciter comme un malade sur le sujet. C'est la goutte qui fait déborder le vase pour Annie, sa femme. Elle va décortiquer le disque en question et, en un geste bravache, afficher son texte critique sur le site de son cher et tendre - qui le sera moins par la suite. Surtout que son idole, qui ne lui a jamais donné signe de vie, va répondre à Annie!

Sur fond de nostalgie et parsemant son récit de références à la pop culture, Nick Hornby se penche, avec humour et (im)pertinence, sur une génération désabusée - qui est aussi la sienne. C'est extrêmement réussi.

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Juliet, Naked, Nick Hornby, 10-18, 312 pages. 29,95 $.