Même si peu se souviennent clairement de lui, Bob Hope a régné pendant la majeure partie du dernier siècle à titre de figure de proue de l'humour américain.

Lorsqu'il est mort à l'âge de 100 ans, en 2003, Hope avait conquis le vaudeville, Broadway, les enregistrements, la radio, le cinéma et la télévision - il est d'ailleurs demeuré une présence appréciée sur ce médium dès les premières heures de celui-ci, et ce, jusqu'aux années 1990.

Dans son livre, Richard Zoglin écrit que par presque toutes les mesures, Bob Hope a été la personne la plus populaire l'industrie du divertissement américain au XXe siècle.

Pourtant, la mémoire de l'icône commence déjà à s'effacer et ses réussites, toujours appréciées par les humoristes et le public, sont maintenant tenues pour acquises.

Voulant corriger le tir, Richard Zoglin - auteur artistique et rédacteur en chef du magazine Time - a puisé dans sa fascination de l'individu et des années de recherches pour écrire Hope: Entertainer of the Century. Il s'agit de la première biographie d'importance sur l'artiste.

Il s'agit d'un portrait minutieux, impartial et captivant de l'homme qui, au-delà se vaste présence dans les médias, «a peut-être été, de toute l'histoire, l'être humain le plus vu en chair et en os par d'autres personnes», écrit Zoglin.

L'auteur, qui aime l'oeuvre de Bob Hope depuis son enfance, a révélé que l'idée de la biographie lui est venue au moment d'effectuer les recherches pour son premier livre Comedy at the Edge: How Stand-up in the 1970s Changed America.

«J'ai parlé à tous ces humoristes, de (George) Carlin à (Jerry) Seinfeld, et je leur ai demandé qui les avait influencés», s'est souvenu Zoglin dans une récente entrevue. «Personne n'a mentionné une seule fois Bob Hope. J'ai pensé que c'était vraiment injuste parce que, selon moi, il a inventé leur art. Cela m'a donné la volonté de le regarder de plus près».

En plus de retracer la carrière de Bob Hope, le livre de Zoglin raconte le siècle de showbusiness au cours duquel l'artiste a brillé.

L'auteur pénètre également dans la vie privé de Hope; un homme qui n'aurait pas eu beaucoup d'amis intimes, qui était un père distant et qui trompait sa femme. Zoglin croit que ce qui lui donnait de la satisfaction était d'être devant les projecteurs et que sa vie publique compensait pour une «certaine pauvreté» dans sa vie privée.

Il ajoute aussi qu'à la fin, Hope est resté trop longtemps sous les feux de la rampe, ce qui ne ternit en rien son impact sur la culture américaine. Le livre de Zoglin en fait une démonstration éclatante.