Une femme se souvient. Elle revit son enfance, puis un amour mal terminé. Ce récit semble ancré fermement dans la réalité, mais le style «libre» s'en éloigne tout autant. Les explications viendront à la fin de ce très beau livre de Sylvie Nicolas.

Il y a William Burroughs et l'horreur bien réelle soulevée par le meurtre de sa propre femme. Il y a l'hommage à la filiation et à la mère de l'auteure. Sylvie Nicolas a nommé «récit» les variations autour de ces thèmes, mais cela se lit comme un roman. Ce livre dévoile un amour fou de la vie, des hommes dans cette vie, les frères et l'amant, et la tristesse qui en découle trop souvent.

Le souffle poétique qui habite la narratrice, «celle qui n'appartient à rien», tient solidement le tout. La sensibilité à fleur de mots de la poète représente le noyau de ce livre attaché aux «instants d'éternité». Tissée de regards étonnés, l'écriture se montre sensible aux moindres soubresauts de l'âme que l'on parle d'un «voisin ahuri» ou d'une valise remisée au sous-sol depuis toujours.

La dernière page n'est pas tournée que l'on souhaite déjà recommencer pour, encore, y rêver mieux.

****



Les variations Burroughs, Sylvie Nicolas, Druide, 176 pages