Imaginez ne pas pouvoir prendre votre mère dans vos bras après qu'elle a franchi des milliers de kilomètres pour vous dire au revoir, alors que vous vous envolez pour un séjour de six mois dans l'espace.

C'est ce qui est survenu pour l'astronaute canadien Bob Thirsk en mai 2009, quelques instants avant qu'il ne se prépare à être envoyé en orbite par un engin spatial russe.

Cet incident n'est que l'un des moments émouvants racontés dans My Countdown (Mon décompte), un nouveau livre écrit par Lena De Winne - la femme de l'astronaute européen Frank De Winne, qui a volé avec M. Thirsk.

Mme De Winne a indiqué qu'elle avait rédigé l'ouvrage pour montrer l'aspect humain des voyages dans l'espace.

L'épisode de Robert Thirsk avec sa mère s'est déroulé le 27 mai 2009, le jour où il a commencé sa mission de six mois à bord de la Station spatiale internationale.

M. Thirsk raconte dans le livre qu'un représentant de la NASA s'était assuré que sa mère pourrait se tenir près de l'autobus qui transporterait Frank De Winne, le cosmonaute russe Roman Romanenko et lui-même au pas de tir de Baïkonour, au Kazakhstan.

«Ils savaient à quel point il était important qu'elle puisse me prendre dans ses bras juste avant mon départ, narre Bob Thirsk. Je sais que ça lui a brisé le coeur lorsque le docteur de quarantaine s'est placé devant moi avec son habituel «niet» russe - non - et a empêché les bras tendus de ma mère de me toucher.»

Les trois astronautes avaient été placés en quarantaine avant le lancement en raison d'un risque élevé d'une pandémie de grippe H1N1.

Mme De Vinne a qualifié l'incident d'exemple de la mentalité des responsables russes. Ceux-ci considèrent également que les épouses assistant au lancement de leur mari est un symbole de malchance.

Le livre est actuellement traduit en russe, et les profits de la vente iront appuyer l'UNICEF.