«Ce dont je suis le plus fier, c'est que les livres ont été inscrits au programme des lectures obligatoires dans plusieurs écoles secondaires», raconte Luc Gélinas, journaliste sportif devenu auteur de romans jeunesse, dont la série «C'est la faute à...» a été un formidable succès.

C'est la faute à Félix Riopel, le dernier volet de la série, a été lancé cette semaine dans le cadre du Salon du livre, et Gélinas a pu mesurer sa popularité... et celle de ses héros. C'est que les jeunes ont suivi ce Félix Riopel tout au long des cinq romans, découvrant avec lui la «vraie vie» d'un jeune joueur de hockey, des rangs midgets à la LNH, avec des exploits grisants, mais aussi des revers douloureux.

Gélinas avait d'abord écrit La LNH, un rêve possible, une série de mini-biographies d'athlètes d'ici ayant connu une belle carrière au hockey. «Je m'étais beaucoup intéressé à la jeunesse de ces joueurs, et ça m'a donné des idées», rappelle-t-il.

«Au départ, je pensais n'écrire qu'un seul roman, C'est la faute à Alex Ovechkin, en m'inspirant de la théorie des dominos, explique Gélinas. J'avais envie de montrer comment tout s'enchaîne au hockey, comment tout ce qui arrive à une vedette de la LNH peut avoir un impact sur un jeune dans les rangs midgets ou juniors.

«Mon éditeur [Hurtubise] m'a toutefois suggéré d'écrire une série, plus populaire avec les jeunes. Je suis rentré à la maison, j'ai sorti des petites fiches en carton et j'ai rédigé deux piles d'idées. Dans la première, il y avait tout ce qui peut arriver dans la vie d'un ado; dans la seconde, j'ai écrit tout ce qui peut arriver dans la carrière d'un joueur de hockey. Au bout de quelques heures, j'avais ma série, avec déjà une idée précise de la fin.»

Gélinas travaille à la couverture du hockey et du Canadien depuis plus de 20 ans à RDS. Des histoires comme celle de Riopel, il en a vu des dizaines depuis ses débuts et s'en est évidemment inspiré. Le réalisme de la série contribue évidemment beaucoup à son succès. Les jeunes sont souvent passionnés par le hockey et connaissent toutes les péripéties des carrières des vedettes. Pas question de leur passer des balivernes!

Pour avoir couvert le hockey en début de carrière - avec Luc déjà! -, on peut témoigner que la série est sans faille à ce niveau. Mais il faut également signaler la justesse des situations et des émotions à l'extérieur des patinoires. Même si elle s'adresse en priorité aux garçons, la série rejoint aussi les filles, et pas seulement les groupies.

«J'ai porté une grande attention aux situations, mais aussi au langage des jeunes. Nous avons le bonheur, ma conjointe et moi, d'avoir six ados ou jeunes adultes avec nous et ils m'ont été d'un précieux concours. La plus grande a corrigé mes textos, tandis que je testais mes scénarios de hockey avec les plus jeunes...»

Le succès de la série - déjà 51 000 livres vendus, avec des droits vendus pour le cinéma ou la télé - a d'abord surpris son auteur, avant de lui insuffler une bonne dose de confiance. «Je suis évidemment heureux du succès commercial, avoue Gélinas. Mais c'est aussi gratifiant de rencontrer les jeunes pour parler des livres, des personnages, du hockey.»

Un peu «libéré» du poids de sa saga - «cela exige quand même une grande discipline, surtout que j'y travaillais beaucoup l'été» -, Luc n'entend pas abandonner l'écriture, bien au contraire. «J'ai soumis un nouveau projet à mon éditeur, un roman grand public, qui n'a rien à voir avec le hockey ou même le sport.»

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C'est la faute à Félix Riopel. Luc Gélinas. Hurtubise, 264 pages.