Parce que la semaine de relâche, c'est d'abord l'occasion de se détendre, voici des romans jeunesse puisés dans les arrivages des derniers mois.

Friandes de séries, les maisons d'édition québécoises en proposent de nouvelles, dont trois qui semblent cibler particulièrement, mais non exclusivement, les garçons.

Prodige du yoyo et de sports extrêmes, Léonard, 9 ans, décide un soir d'enfiler en secret une combinaison spéciale et d'aller régler leurs comptes aux enfants qui maltraitent les autres dans son nouveau quartier. Ses exploits seront bien vite diffusés dans le journal de l'école.

Écrites dans une langue simple par un enseignant du primaire, les aventures de Yoyoman sont dans la tradition des Fantômette et autres jeunes justiciers masqués.

Sérieux bémol toutefois: pour vaincre l'intimidation, faut-il simplement frapper plus fort que les agresseurs?

Heureusement, dans les tomes suivants, Yoyoman aura plus tendance à immobiliser les vilains qu'à leur taper dessus. (Car un coup de yoyo à la tête, ça peut blesser sérieusement!)

Le troisième tome, qui paraît cet hiver, se déroule au camp d'été. - Marie-Claude Girard

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Yoyoman, t.1 et 2 Le commencement et Le mont Blizzard. Cristophe Bélair, illustrations de Mathieu Benoit. Cornac, 136 et 125 pages. Pour les 9 ans et plus.

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Thomas Hardy était la coqueluche de son école primaire. En arrivant en première secondaire, il perd ses repères. Pour se démarquer, il songe à établir un record Guinness, puis se ravise pour lancer un projet visant à divertir les pensionnaires de la résidence où habite sa grand-mère.

Le résultat est étonnant, rassembleur, quoiqu'un peu décevant du point de vue du lecteur, qui espérait un événement plus significatif pour les personnes âgées.

Dommage, aussi, que le caractère stéréotypé du copain mexicain de 13 ans, personnage intéressant en soi, lui fasse perdre toute vraisemblance. (Après cinq ans au Québec, il s'exprime à coups de «Ayecaramba!» et de «Madre de Dios!»)

L'ensemble reste malgré tout enjoué et prometteur, avec un jeune héros imparfait et sympathique qu'on a plaisir à retrouver. Marie-Claude Girard

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Les bravoures de Thomas Hardy Tome 1 Le bal des anciens. Philippe Alexandre. Les Intouchables, 271 pages. Pour les 11 ans et plus.

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Grand amateur de jeux vidéo, Victor Cordi, 12 ans, reçoit de sa grand-mère mourante une boîte remplie d'objets hétéroclites, dont une clé. En l'utilisant pour décoincer la serrure d'un placard d'hôpital, il ouvre une porte vers un autre monde, où des créatures mutantes terrorisent un peuple à la peau couverte d'épines.

Conceptrice de jeux vidéo pendant plusieurs années, l'auteure sait manifestement raconter une histoire. On se surprend à plonger dans les péripéties, sans être forcément amateur de fantasy.

Annie Bacon a choisi de raconter en parallèle une histoire dans le monde réel, et une autre dans un univers fantastique. On ne sait pas trop encore où tout cela va nous mener, mais après un premier tome, on a bien envie de la suivre. - Marie-Claude Girard

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Victor Cordi, livre 1 L'anomalie maléfique. Annie Bacon, illustrations de Mathieu Benoit. La courte échelle, 144 pages. Pour les 9 à 12 ans.

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Ce fort bon roman d'Élyse Poudrier explore le vague à l'âme, le mal-être d'une élève du cégep pour qui, objectivement, tout devrait bien aller.

On sent bien le désabusement, le cynisme, l'intransigeance d'une presque adulte qui peine à s'ouvrir au monde. Inscrite en littérature pour suivre son meilleur ami gai, Laure se retrouve étrangement abandonnée quand il part étudier à Paris.

Elle s'est éloignée de ses soeurs, de ses parents, trouve insupportables les repas de fête en famille, les clients de la librairie où elle travaille. «Noël est à califourchon entre l'allégresse et l'état dépressif le plus puissant.»

On s'identifie facilement à ce personnage complexe, hésitant, qui devra apprendre à devenir visible à soi et aux autres. - Marie-Claude Girard

* * * 1/2

Ne me regarde pas sur ce ton. Élyse Poudrier. Québec Amérique, collection Titan +, 365 pages. Jeune adulte.

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Martine Latulippe a publié récemment Le cri, chez Québec Amérique, un roman fort bien tourné sur l'intimidation dont fait l'objet une adolescente et qui s'ouvre et se termine par des funérailles.

Toujours à la première personne mais sur un mode beaucoup plus léger, elle raconte ici le quotidien d'Émilie Rose, entre sa meilleure amie, son travail à la librairie de grand-papa, la fin du secondaire et l'arrivée d'un beau voisin.

Dans la lignée d'Aurélie Laflamme et consoeurs, cette bonne fille attachante et pas bête du tout se découvre une passion pour la militante des droits civiques Rosa Parks.

Par contre, elle fait quand même un peu jeune pour ses 17 ans... On lui en donnerait tout juste 13, l'âge moyen sans doute de celles qui y trouveront leur bonheur. - Marie-Claude Girard

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Le voisin, Rosa, les poissons et moi, tome 1. Martine Latulippe. Fou lire, 167 pages. Pour les 12 ans et plus.

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Il y a, dans Les chroniques de Wildwood, les éléments magiques et la cruauté des contes traditionnels avant qu'ils n'aient été aseptisés.

Écrit par Colin Meloy, le chanteur de The Decemberists, et illustré par sa femme, Carson Ellis, ce gros et beau livre (qui aurait mérité un meilleur travail de révision afin d'éviter les coquilles) plonge dans le fantastique au fil d'un récit où il est question de parents faisant un pacte avec une inconnue, de forêt où s'égarent des enfants, et même de sacrifice humain.

Les ingrédients sont familiers et correctement apprêtés... bien que trop dilués, l'auteur ayant tendance à allonger indûment certaines scènes plus (trop?) enfantines.

Démarrant à Portland, en Oregon (où vivent les auteurs et où se trouve le studio Laïka (Coraline), qui possède les droits des Chroniques de Wildwood), le récit se transporte dans le Territoire infranchissable où Prue et son ami Curtis partent à la recherche du petit frère de la première, enlevé par des corneilles.

Car, dans ces bois denses, les humains n'ont pas le monopole du bien et du mal. - Sonia Sarfati

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Les chroniques de Wildwood. Colin Meloy. Michel Lafon, 522 pages. Pour les 9 à 12 ans.

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D'accord, les leçons du professeur Zouf sont parfois d'un goût douteux et on s'expose à ce que les jeunes lecteurs s'en inspirent un jour ou l'autre.

Mais en pariant sur l'intelligence des enfants, cette bande dessinée dresse un portrait franchement hilarant de toutes ces petites délicatesses ou grossièretés sans nom qui font que la vie en société peut être agréable ou insupportable.

Expert en tout et n'importe quoi, Zouf s'affiche en contre-exemple, secondé par un malheureux assistant: «Ouvre grand tes oreilles sales et écoute bien, parce que je vais t'enseigner les bonnes manières!»

L'humour absurde d'Élise Gravel (Nunuche, Je suis terrible) épouse le trait de crayon impertinent de la bédéiste Iris. On nous réclame déjà le deuxième tome sur la santé. - Marie-Claude Girard

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Bande dessinée. Les leçons du professeur Zouf Leçon 1: La politesse. Élise Gravel et Iris. La Courte échelle, 48 pages. Pour les 7 à 11 ans.

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