Les «Tintinophiles» de tout poil ont rendez-vous samedi et dimanche au château de Cheverny, en France, dans le cadre d'une «Fête Tintin» où seront exposés puis mis à l'encan, dimanche, 400 lots liés à l'univers du reporter créé par le dessinateur belge Hergé.

Pour cette deuxième vente autour du personnage de Tintin, la maison d'enchères Piasa, en partenariat avec Moulinsart SA, le fonds qui gère pour le monde les droits d'exploitation de l'oeuvre d'Hergé, n'a pas choisi par hasard le château de Cheverny, une bâtisse Louis XIII située à quelques encablures des châteaux de Blois et Chambord.

Alors qu'il visitait la région des châteaux de la Loire avec son épouse, la légende veut qu'Hergé soit tombé amoureux de cette demeure de l'architecte Jacques Bougier aux lignes symétriques, édifiée entre 1624 et 1634 et propriété de la famille Hurault depuis six siècles. Par souci de modestie sans doute, Hergé en gomma les deux ailes, plus massives, avant de le mettre en scène quasiment trait pour trait pour la première fois dans le quotidien belge Le Soir le 25 novembre 1942.

Devenu le château de Moulinsart et plus tard acheté par le capitaine Haddock grâce à un financement du professeur Tournesol qui y installera son laboratoire, il deviendra de fait la résidence officielle de Tintin après l'album On a marché sur la Lune.

Les passionnés pourront déambuler ce week-end dans les larges allées et parcs de Cheverny, écouter la véritable fanfare de Moulinsart, assister à des conférences et débats autour de leur héros ou découvrir plusieurs automobiles anciennes tirées de ses aventures.

La vente de dimanche devrait à son tour combler les fans. «Nous avons souhaité une vente festive mais qui soit aussi populaire et puisse en même temps s'adresser aux enfants», a expliqué jeudi Alain Cadiou, président directeur général de Piasa, à l'Associated Press. Parmi les 400 lots proposés, on compte de nombreuses figurines de personnages en situation, mais aussi des plaques émaillées, des tapis ou des journaux et périodiques (jusqu'à 2000 euros ou 2800 $CAN).

Les collectionneurs se tourneront plutôt vers quelques raretés comme une édition Ogéo de 1934 des Aventures de Tintin et Milou en Amérique, quasiment introuvable dans une telle édition (35 000 à 40 000 euros ou 49 000 à 56 000 $CAN). Une autre édition du Petit Vingtième de 1930, Tintin au pays des Soviets, est proposée entre 15 000 et 20 000 euros (entre 21 000 et 28 000 $CAN). Un dessin de Tintin portant un immense oeuf de Pâques (1951) pour illustrer une carte postale pourrait être l'un des clous de la vente et partir entre 30 000 et 40 000 euros (entre 42 000 et 56 000 $CAN), tout comme un grand dessin à l'encre de Chine pour Le temple du Soleil (18 000 à 20 000 euros ou 25 000 à 28 000 $CAN).

Plus original, un dessin à l'encre de Chine mis en couleurs à l'aquarelle où l'on voit Tintin entouré de Milou et d'une nuée d'animaux Tintin, Milou et les animaux au paradis, dédicacé par l'artiste à la journaliste belge Danielle Deschamps pourrait partir entre 10 000 et 15 000 euros (entre 14 000 et 21 000 $CAN).

Autre pièce très rare: le plan et l'acte de vente publique factice du château de Moulinsart par Hergé, signé d'un notaire imaginaire (Me C. Questre) décrit grâce à un plan d'architecte la demeure de 11 pièces et le cadastre imaginaire qui l'entoure, un lot qui devrait trouver preneur entre 5500 et 7000 euros (entre 7700 et 9800 $CAN).