Le Petit Nicolas, l'écolier naïf et rieur imaginé par Sempé et Goscinny, fête ses 50 ans en mars, avec un nouveau recueil d'histoires inédites, une exposition à l'Hôtel de Ville de Paris... et une grosse bouffée de nostalgie.

La première fois que le Petit Nicolas a pointé le nez dans un journal, c'était le 29 mars 1959 dans l'hebdomadaire Sud-Ouest Dimanche. Tout son univers est déjà dans cette première nouvelle en noir et blanc intitulée L'oeuf de Pâques: Nicolas, culottes courtes et chemisette, ses parents et «son chouette tas de copains». En six ans, René Goscinny et le dessinateur Jean-Jacques Sempé publieront plus de 200 histoires de ces petits personnages, notamment dans le journal Pilote.Goscinny était un excellent élève, Sempé ne pensait qu'à chahuter. Ensemble, ils ont créé le monde de l'enfance idéale et de l'insouciance. Avec ses gamins aux noms bizarres, Alceste, le meilleur copain, Geoffroy, le gosse de riches, Agnan, la tête à claque..., dans une ville sans méchants où les coups de poing dans la cour de récré ne font jamais vraiment mal.

Une histoire universelle, puisque les aventures du Petit Nicolas ont été traduites dans une trentaine de langues.

Anne Goscinny, la fille de René Goscinny disparu en 1977, a fouillé dans les archives de son père et redonné vie au personnage en publiant en 2004 et 2006 deux tomes d'histoires inédites qui se sont vendus au total à près d'un million d'exemplaires. Les parents les ont achetés à leurs enfants pour leur faire partager leurs souvenirs et le Petit Nicolas s'est trouvé un deuxième public.

Un nouveau recueil d'une dizaine d'histoires inédites, Le ballon et autres histoires (IMAV), paraît ce jeudi à l'occasion du 50e anniversaire de la série. Sempé n'avait jamais lu ces textes restés à l'état de manuscrits. Il les a illustrés de plus de 70 aquarelles, où l'on retrouve le pull-over rouge du Petit Nicolas, le vert des bancs des jardins et des autobus à plate-forme.

Une sortie qui fait l'objet d'une promotion massive, avec des silhouettes du petit personnage en librairie et des milliers d'affiches et de présentoirs.

L'opération «Petit Nicolas» se poursuivra avec l'ouverture vendredi au public à la mairie de Paris d'une exposition gratuite (6 mars-7 mai) rassemblant 150 dessins originaux de Sempé et des archives personnelles de Goscinny, ainsi que sa fameuse machine à écrire Royal Keystone, qui a vu naître le Petit Nicolas, mais aussi Astérix et tant d'autres.

Au Salon du livre de Paris (13-18 mars), la salle de classe reconstituée de Nicolas accueillera les enfants. En attendant le film Le Petit Nicolas, en salle le 30 septembre, avec Valérie Lemercier et Kad Merad, et les dessins animés sur la chaîne de télévision M6 annoncés pour la rentrée.

Le retour inattendu du Petit Nicolas a un fort parfum retro, comme un coup de nostalgie d'une France où les enfants portaient cravate et chemise blanche et pouvaient jouer sans crainte dans les terrains vagues. Titeuf, son héritier direct, s'inquiète aujourd'hui du racket et du chômage. Sa maîtresse d'école est vieille et moche, quand celle de Nicolas était jeune et pimpante.