Louis Morissette, éditeur de livres ? Pourquoi pas. Avec le succès des livres de recettes de Yotam Ottolenghi - dont KO Média, une filiale de KOTV, possède les droits pour le Québec -, la boîte de production a décidé de créer sa propre maison d'édition. « La progression de KO Média se fait autour du contenu, rappelle Louis Morissette, rencontré dans ses bureaux du Vieux-Montréal. Papier pas papier, la question n'est pas là. Les gens vont être là si tu leur donnes du contenu de qualité. »

À propos de la biographie qui paraîtra à l'automne, Louis Morissette précise : « C'est une histoire que je voulais lire. Fin du plan stratégique. Je voulais qu'on raconte cette histoire-là. C'est un livre qui n'existait pas, on l'a commandé. Et ce n'est pas Véro », ajoute-t-il en riant.

C'est son associée, Sophie Banford, directrice générale et éditrice des publications chez KO Média, qui veillera aux destinées de KO Éditions inc. Elle arrive tout juste de la Foire du livre de Londres où elle a rencontré plusieurs éditeurs étrangers, et d'où elle est revenue avec plusieurs idées et au moins un livre qui l'a particulièrement emballée.

« Nous avons déjà les droits pour les trois premiers livres d'Ottolenghi et nous sommes en pourparlers pour le prochain. On s'adresse d'abord aux femmes, c'est l'expertise que nous avons développée avec nos magazines. Alors c'est certain que nos livres vont s'inscrire dans le même esprit. » - Sophie Banford, directrice générale et éditrice des publications chez KO Média

Bien sûr, la synergie est encouragée au sein du groupe KO qui est aussi producteur de télévision (KOTV), de cinéma (KO24) et de spectacles vivants (KOScène).

« Nous encourageons l'intégration verticale, mais cela ne doit pas être un frein quand on pense à un projet, explique Louis Morissette. Par exemple, les filles de Cuisine futée étaient déjà à la télé et [Josée] di Stasio n'est plus à la télé, donc ce n'est pas une obligation. Mais c'est certain qu'on le considère et, avec les livres, il faudra s'attendre à ce que cette possibilité se retrouve dans les contrats. »

UN MAGAZINE À LA FOIS

Louis Morissette s'est lancé dans l'édition magazine en 2015 lorsqu'il a repris le magazine Véro, produit jusque-là par Transcontinental. Est-ce qu'il pensait devenir éditeur un jour ? « Pas du tout, répond-il sans hésiter. Quand on a commencé l'expérience de Véro, c'était vraiment pour répondre à un besoin qui était bien précis : rendre ma femme heureuse. On voulait contrôler le magazine Véro et en faire quelque chose dont on serait fier sans en faire nécessairement une opération rentable. L'objectif était autour du nom de Véro. »

Quand Sophie Banford a quitté les éditions Rogers pour se joindre à l'équipe de KO, il était toutefois clair dans son esprit qu'il y aurait d'autres publications. Aujourd'hui, KO Média publie six magazines dont le petit dernier, di Stasio comme en Italie, sera lancé jeudi.

« Dès le départ, je voulais faire un magazine avec elle, affirme Sophie Banford. Le magazine porte sa touche, elle a vu à chaque détail, c'est 100 % elle. Notre vision du magazine est très claire : on ne veut pas faire un magazine traditionnel, on propose un produit hybride avec très peu de publicités. »

« On fait ce qu'on appelle des bookzines avec beaucoup de contenu et les gens sont prêts à payer pour ça. Il n'y a plus de place pour des publications junk food sur le marché. » - Louis Morissette

Quant à la stratégie, elle est toujours la même : KO Média publie un numéro et attend de voir la réaction. C'est ce que la filiale a fait avec Cuisine futée qui a déjà publié trois numéros et qui cartonne en kiosque. « On fait un deuxième numéro pour tous les magazines, note Sophie Banford. Seul le magazine Maman pour la vie a moins bien performé que prévu quand on le compare aux autres titres, mais on va ajuster le tir pour le prochain. »

KO Média s'apprête à lancer un septième magazine consacré à la beauté, à la mode et au lifestyle, un créneau laissé vide depuis la fermeture de Loulou. « C'est un magazine en lien avec le web qui s'adressera aux milléniaux », explique Sophie Banford qui ne souhaite pas en dévoiler le nom tout de suite. Plus de détails à la fin du mois de mai.