Steve Gagnon aura un printemps chargé. Il signe, avec Frédéric Bélanger, l'adaptation du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare au Théâtre Denise-Pelletier dès le 21 mars. Sa pièce Os - La montagne blanche prend l'affiche en avril au Périscope, à Québec, et Fendre les lacs, dont il signe le texte et la mise en scène, sera montée au Centre national des Arts, à Ottawa, en mai. Le tournage de Ruptures reprendra au printemps.

Sur la table

> Une bière aux framboises

Avant, j'écrivais le matin avec mon London Fog, mais depuis l'arrivée de mon fils, j'écris le soir, une fois qu'il est couché. Mes rituels ont changé. L'an dernier, à Copenhague, je me suis découvert une véritable passion pour la bière sure. J'écris en buvant une bière aux framboises plutôt qu'un thé. C'est mon moment.

> Une bougie

Le matin, quand je fais manger Alf, j'allume une bougie et je mets de la musique. Même chose quand je mange avec ma copine. Ça marque le côté sacré de cette pause dans nos horaires de fous. Quand j'écris, il me faut aussi de la musique et une bougie. Ça fait partie du rituel.

> Des plumes

Ma grand-mère maternelle, femme à la maison, et mon grand-père paternel, travailleur à l'Alcan, avaient tous deux des plumes identifiées à leur nom. C'est un objet un peu sacré. Si j'avais à partir rapidement, je prendrais les deux boîtiers. Ces plumes représentent peut-être ce qui n'était pas assez accompli dans leur vie, le côté intellectuel.

> Des fleurs

Il y a trois ans, je marchais dans le jardin de Saint-Roch, à Québec. C'était en avril ou mai, il y avait des tulipes partout. Je me suis mis à pleurer. L'hiver m'affecte énormément et j'ai réalisé à quel point ça me manquait, le vert, les fleurs... Quand je travaille, il y a toujours un bouquet sur la table.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

La table de travail de Steve Gagnon

À l'extérieur de la table

> Un one-piece en polar

Je suis incapable de fonctionner quand j'ai un peu froid. Un jour, à New York, j'ai vu un one-piece, mais il était trop cher. J'ai acheté du polar avec des caribous et j'ai demandé à une amie de ma mère, Madeleine, de m'en confectionner un. Le soir, j'enfile mon one-piece avant d'écrire.

> Les oiseaux

J'aime énormément les oiseaux, on en retrouve un peu partout dans la maison. Ce livre, je l'ai acheté à Paris avec mon père. Quand je manquais d'inspiration ou que j'étais tanné, j'avais tendance à aller sur mon téléphone. Maintenant, je feuillette ce livre. Je m'enfonce moins dans les dédales de l'internet.

> Un tourne-disque

J'écoute de la musique en travaillant, pas en français, pour ne pas être distrait par les mots. Cette table tournante est mon objet de prédilection dans la pièce. Quand je mets un disque, je sais que j'écris jusqu'à ce que le disque soit terminé. Ça rythme mon travail.

> Une table d'éveil pour bébé

Le soir, avant de commencer à écrire, je range la pièce, je la remets à zéro. Mais cette table est toujours là, tout comme la chaise haute de mon fils. Ma blonde se prépare à se coucher, moi, je commence à travailler. La maison est tranquille, je suis dans une bulle.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Le one-piece en polar de Steve Gagnon