Une délégation de 40 auteurs québécois - dont Stéphane Larue, Hélène Dorion et Christian Guay-Poliquin - débarque dans la Ville Lumière cette semaine pour participer au Salon Livre Paris. Son guide: Jo Ann Champagne, une attachée de presse bien connue des journalistes du Québec. L'automne dernier, cette passionnée de littérature a quitté sa maison de Sainte-Adèle pour un appartement dans le 13e arrondissement. Son objectif: mieux faire rayonner les livres québécois en Europe. Entrevue en trois temps.

Un engouement pour le Québec

«Depuis que je suis à Paris, je n'en reviens pas de l'intérêt qu'on porte à la littérature québécoise, observe Jo Ann Champagne, qui se prépare pour un marathon de quelques jours avec le Salon Livre Paris qui débute demain. Les médias sont intéressés, mais aussi les institutions d'enseignement, les bibliothèques, les librairies. Je reçois plusieurs propositions. Oui, il y a un effet Dany Laferrière en France, mais, avant lui, il y a eu un effet Hubert Reeves et, avant lui, un effet Gaston Miron.

«Récemment, Christian Guay-Poliquin et Audrée Wilhelmy ont lancé leurs livres à Paris. On voit plein de jeunes maisons d'édition dynamiques, comme La Peuplade, venir faire des affaires ici. Et on annoncera aujourd'hui que le Québec est l'invité d'honneur du Marché de la poésie qui se tiendra en juin prochain. Il y a un bouillonnement.»

Une antenne à Paris

C'est en 2016, au retour d'une visite au Salon du livre de Paris où elle était invitée en tant qu'auteure pour son livre Une incorrigible passion (Fides), que Jo Ann Champagne a eu l'idée d'y ouvrir un bureau. «J'avais constaté qu'il n'y avait aucun service de presse offert aux auteurs québécois invités au salon du livre. Ils étaient conviés à des séances de signature, mais personne ne s'occupait de les faire rayonner davantage. J'ai vu là une belle opportunité», dit-elle.

À son retour, elle a rédigé un document d'une dizaine de pages qu'elle a envoyé à la SODEC et à Québec Édition (un comité de l'Association nationale des éditeurs de livres responsable du rayonnement international des livres québécois). «Je leur ai proposé mes services, explique-t-elle. Québec Édition m'a confié le contrat du Salon du livre en me disant: "Commençons par ça et on verra." Je suis donc débarquée à Paris le 16 septembre dernier. J'étais encore dans mes cartons quand mon téléphone a sonné. C'était Jacques Fortin de Québec Amérique, qui avait entendu dire que j'étais ici. Il avait besoin de mes services pour une urgence. Ça a commencé comme ça. Depuis, d'autres auteurs m'ont contactée pour que je les aide à promouvoir leur livre ici.»

Travailler sur le terrain

Au cours des derniers mois, deux médias spécialisés en littérature (Livres Hebdo et ActuaLitté) ont parlé de la présence de Jo Ann Champagne à Paris. Après notre entrevue, elle devait s'entretenir avec le quotidien Le Monde. La curiosité est indéniable. «C'est quand tu es sur place que les choses se passent», confirme la principale intéressée, qui découvre chaque jour toutes les possibilités qui s'offrent à elle pour faire la promotion de la littérature québécoise en France et en Europe.

«La promotion d'un livre, ça ne se fait plus seulement par le biais des médias, insiste Jo Ann Champagne. En littérature, il faut travailler sur la longueur, en amont. C'est ce que je veux faire en étant à Paris.»

Photo fournie par Jo Ann Champagne

Jo Ann Champagne