L'écrivain britannique Peter Mayle, connu pour son best-seller Une année en Provence, ode à la région française dont il était tombé amoureux, est décédé jeudi à l'âge de 78 ans, a-t-on appris vendredi auprès de sa maison d'édition française.

« Nous avons l'immense tristesse d'apprendre la mort de Peter Mayle, le plus provençal des écrivains britanniques, auteur majeur chez NiL éditions où ont été publiés tous ses romans, depuis son best-seller Une année en Provence », a indiqué l'éditeur dans un communiqué.

Sa maison d'édition américaine, Alfred A Knopf, a précisé sur Twitter qu'il avait succombé à « une courte maladie (...) dans un hôpital près de chez lui, dans le sud de la France ».

Né en 1939 à Brighton (sud de l'Angleterre), l'écrivain a connu un succès planétaire avec la publication en 1990 de Une année en Provence, le récit des douze mois qui ont suivi son déménagement en 1987 de l'Angleterre vers la Provence. L'oeuvre, un hommage aux couleurs et à l'art de vivre provençaux, a été vendue à plus de six millions d'exemplaires, et a été traduite dans quelque 40 langues.

Son coup de coeur pour le sud de la France, sa description d'une culture chaleureuse et d'un mode de vie méridional, ont incité des milliers de Britanniques, mais aussi des Japonais ou Australiens, à suivre ses traces.

Le livre a aussi donné lieu à plusieurs adaptations à l'écran, dont une série télévisée en 1993 et le film Une grande année de Ridley Scott, sorti en 2006 avec les acteurs Marion Cotillard et Russell Crowe.

« Peter Mayle savait brillamment capturer, sur le ton de l'humour, l'esprit de compétition qui règne entre les Anglais et les Français », a déclaré vendredi Ridley Scott à la BBC. « Il était un homme profondément gentil et talentueux », a ajouté le réalisateur américain.

Tout simplement heureux

Reclus dans la campagne provençale, Peter Mayle a également écrit Provence Toujours et Le Bonheur en Provence, deux nouveaux témoignages d'amour pour son pays d'adoption.

Celui qui vivait le « rêve européen » de millions de Britanniques, sous le soleil du sud, avait déclaré à l'AFP en 2016 que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne était « un désastre pour eux et pour l'Europe.

« Je suis triste pour mes amis anglais », avait ajouté l'écrivain, qui avait obtenu la nationalité française à l'approche du référendum sur le Brexit de juin 2016.

Tombé sous le charme de la Provence, Peter Mayle s'était épanché sur son rapport à la région, sur son site internet en 2016, où il affirmait « se laisser encore facilement distraire de son travail par une dégustation de vin, un jeune chef cuisinier prometteur, la rumeur de la découverte de truffes sous un chêne, une compétition de pétanque féroce dans le village, un obscur hammam à Marseille et bien sûr, par le spectacle quotidien que l'on peut observer depuis la terrasse d'un café ».

« Je n'ai pas envie d'aller ailleurs. Je suis heureux où je suis. J'imagine que c'est ça, d'être satisfait, et je serai toujours reconnaissant qu'Une année en Provence, un accident littéraire, m'y ait aidé », ajoutait l'auteur qui n'avait ni prévu au départ de publier son journal de bord ni escompté le succès rencontré.

En 2002, il avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur pour sa contribution à la culture française.

Victime de son succès, Peter Mayle avait déménagé dans la plus grande discrétion à Vaugines, un petit village à quelques kilomètres de Lourmarin, dans le Vaucluse, pour échapper aux hordes de touristes qui venaient visiter sa maison de Menerbes.