Son roman Le plongeur a remporté le Prix des libraires 2017. Il sera porté au grand écran par Francis Leclerc. Son moment: le témoignage bouleversant d'une lectrice.

«La chose la plus exceptionnelle que j'ai vécue avec la publication du Plongeur, c'est le contact avec les lecteurs et les lectrices. C'est surprenant à quel point ce roman a touché les gens, peu importe leur background. Dans tous les témoignages généreux que j'ai reçus, en personne ou par écrit, je pense que celui qui m'a le plus ému est venu d'une jeune femme, qui m'a écrit que son grand frère l'avait vraiment encouragée à lire Le Plongeur. Elle m'a raconté qu'il avait mon âge, qu'il avait un cancer de stade 4 et qu'il venait de s'acheter le livre. Avec ses traitements, ce n'était pas évident: il le lisait quand il le pouvait et lui avait promis de le lui prêter tout de suite après l'avoir terminé. Il a juste eu le temps de se rendre à la page 29. 

«Portée par l'enthousiasme que son frère avait eu en le lisant, elle a attaqué le livre et l'a dévoré. Elle a tripé, il avait vu juste. Le plongeur a été un peu leur dernier échange. Je suis aussi un grand frère, j'ai aussi perdu des gens à cause du cancer. C'est un témoignage qui est venu chercher loin en moi. J'ai pleuré ma vie en lisant ce témoignage. Je l'ai relu et j'ai pleuré encore. Ça m'a pris une semaine avant de lui répondre. 

«Je suis renversé que ce roman-là devienne quelque chose de spécial pour les lecteurs et les lectrices, ce que ça leur laisse.» 

En plus, c'est un premier roman. Je gravite autour du milieu littéraire depuis assez longtemps pour savoir qu'un premier roman reçoit parfois un succès d'estime ou passe sous le radar, que c'est souvent un dur retour à la réalité après la publication, que l'enthousiasme peut être coupé par le rendez-vous manqué avec les lecteurs. Ça a été complètement le contraire avec Le plongeur. J'étais surpris et désarçonné. On pourrait penser que ce roman parle surtout aux gens de Montréal, mais partout au Québec où je suis allé pendant l'année, les lecteurs et lectrices se sont sentis interpellés. C'est fabuleux. Mais dans tous les souvenirs et témoignages que j'ai reçus, j'ai été vraiment ému d'avoir pu produire un dernier moment de complicité, de rire, de trip entre un frère et une soeur, malgré le cancer qui les a séparés. C'est mon moment le plus fort de l'année.»