Vincent Vallières, dont le plus récent album, Le temps des vivants, a été lancé en mars dernier, sera du grand spectacle de la Fête nationale à Québec le 23 juin et à Tadoussac le 30 juin, ainsi qu'au Festival en chanson de Petite-Vallée le 2 juillet. Cet automne, il reprendra sa tournée partout au Québec avant de s'arrêter à La Tulipe le 19 octobre, pour sa rentrée montréalaise.

Votre premier souvenir de lecture?

Je pense que mes premières amours, ç'a été les livres que ma marraine, qui était prof au primaire, m'achetait. Elle m'apportait toujours des livres à Noël et à ma fête, et ce qui m'a marqué, c'est Tintin. J'ai vraiment aimé Tintin quand j'étais petit. J'ai encore mon Tintin en Amérique chez moi.

Le livre qui a changé votre vie?

Quand j'étais adolescent, mon père a acheté la biographie de John Lennon par Albert Goldman. J'avais 14 ans, je commençais à jouer de la guitare, j'ai lu ce livre pendant qu'on était en vacances dans le Maine. J'ai compris plus tard, après avoir lu d'autres biographies, que c'était une biographie controversée. Mais ce qui a capté mon attention, c'est la vie de tournée, la musique, la création, les voyages. Pas longtemps après, j'ai formé un groupe avec des amis de ma classe, et c'était comme un rêve devenu réalité. Et c'est parti un peu des Beatles, quand cet auteur parlait du groupe au Cavern Club... Ça a marqué mon imaginaire.

Un auteur pour lequel vous avez une grande admiration?

J'ai de la misère à répondre à cette question, il y en a plusieurs! Mais ces temps-ci, j'ai de l'admiration pour un historien américain : Peter Guralnick. C'est un gars né à Boston dans les années 40 et ce qui l'a fait connaître est sa biographie en deux tomes d'Elvis Presley (Elvis Presley, Last Train to Memphis - Le temps de l'innocence et Elvis Presley, Careless Love - Au royaume de Graceland). Ce sont vraiment des briques, c'est très bien documenté, super intéressant. Il a écrit un autre livre qui m'a vraiment plu sur Sam Cooke, un autre sur Robert Johnson, il a écrit sur plein d'artistes. C'est fait avec beaucoup d'amour et de respect pour la musique, avec un grand travail de recherche. Un des très bons auteurs qui écrit sur la musique américaine.

Le livre sur votre table de chevet en ce moment?

La femme qui fuit, d'Anaïs Barbeau-Lavalette. Comme tout le monde! Quand j'ai vu que ma mère, ma blonde et ses amies le lisaient, je me suis dit que je n'avais pas le choix de le lire. C'est une femme d'exception, amoureuse du Québec, ouverte sur le monde, que j'admire beaucoup. Je pense qu'elle n'a pas fini de nous surprendre.

Ce que vous allez lire cet été?

Je suis un grand fan de romans policiers, que j'aime lire pendant les vacances. J'adore Dennis Lehane. J'ai presque tout lu de lui. J'ai allumé avec son roman Un pays à l'aube. C'est devenu un auteur majeur, et en même temps, ça m'énerve de dire ça, parce que le roman policier, je le mets dans la même coche que les autres livres. Je veux lire le dernier tome de sa trilogie Coughlin, Ce monde disparu.

Le livre que vous relisez de temps en temps?

Chronicles de Bob Dylan. Encore là, c'est un livre vraiment intéressant du point de vue de la musique. Il a une belle faculté à raconter les différents moments de sa vie, sobrement, efficacement, avec beaucoup de respect pour ses pairs. Dans certains chapitres, tu te sens vraiment dans la vie de Greenwich Village au tournant des années 60. C'est une époque qui me fascine, je suis allé visiter à New York plusieurs coins qui existent encore aujourd'hui. C'est un personnage de la culture américaine, avec une capacité exceptionnelle pour la réinvention. Et c'est sûr que je suis d'accord avec son prix Nobel. C'est tellement Dylan de ne pas avoir répondu quand il l'a reçu...