Plus qu'un décor, la ville est un personnage dans l'oeuvre de nombreux auteurs. Voici six romans qui mettent Montréal en vedette.

La rue Fabre de Michel Tremblay

Qui dit rue Fabre - et, plus largement, Plateau Mont-Royal - dit Michel Tremblay. Depuis ses débuts au milieu des années 60, l'écrivain a intégré le quartier de son enfance à son théâtre, à ses romans, à ses récits. Dans son cycle romanesque des Chroniques du Plateau Mont-Royal, il nous fait «voir» la rue Fabre, où il est né, le boulevard Saint-Joseph, l'avenue du Mont-Royal, le parc La Fontaine, etc.

La grosse femme d'à côté est enceinte (1978)

Le parc Molson d'André Carpentier

Nouvelliste, romancier et professeur de littérature à la retraite, André Carpentier a déjà publié trois ouvrages de récits sur les ruelles, les cafés et les parcs de Montréal. Un mot pour qualifier les parcs montréalais décrits dans Moments de parcs (2016)? «Convivialité, répond-il. Il y a beaucoup de gens seuls dans les parcs sans pour autant être seuls à la maison. Et être seul parmi les autres a un effet de convivialité», dit-il. Ses prochaines flâneries parleront des trottoirs!

Moments de parcs (2016)

Le mont Royal de Monique Proulx

Née à Québec, Monique Proulx vit à Montréal depuis plus de 30 ans et adore sa ville d'adoption. Ce qui l'inspire? «Son chaos! [rires] En arrivant à Montréal, j'ai été frappée par son côté hirsute, pas fini. Un chaos allant avec la vie qui foisonne. C'est un personnage extraordinaire, insaisissable, multiforme qui est un miroir du monde avec toutes les ethnies, les tendances et les visions. C'est une source d'inspiration constante.»

Ce qu'il reste de moi (2015)

Le Centre-Sud de Stéphane Larue

La sortie de son premier roman, Le plongeur (2016), a causé tout un émoi. Inspirée de son passé, cette brique de 600 pages, qui lui a valu le Prix des libraires la semaine dernière, raconte les nuits de galère d'un jeune homme faisant de la plonge pour payer ses dettes de jeu. Une partie de l'ouvrage se déroule dans le Centre-Sud. «Le Montréal nocturne, c'est un labyrinthe. Quand tu embarques dans cet univers, comme je l'ai fait avec des collègues de travail, tu as l'impression de découvrir tout un autre visage de ce que tu connais», dit l'auteur, qui travaille maintenant comme barman.

Le plongeur (2016)

photo FRANçOIS ROY, LA PRESSE

Monique Proulx devant le mont Royal

La place d'Armes de Martin Michaud

L'auteur de romans policiers à qui l'on doit le personnage de Victor Lessard a toujours campé la ville dans ses oeuvres. C'était déjà le cas dans son premier ouvrage, Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, qui se déroule en partie au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. «Pour un auteur de policiers, Montréal, c'est le nirvana! Elle est aussi belle et grandiose que crade et malfamée. Je me sers de la ville pour créer une atmosphère», dit le romancier.

Je me souviens (2012)

La rue Sherbrooke de Nicole Brossard

Fille de Montréal, l'écrivaine utilise les mots «enjeux» et «métaphores» plutôt qu'«histoires» pour décrire le contenu de ses romans. Son ouvrage French Kiss (1974) se veut ainsi une traversée de Montréal où il est question de la langue parlée. «J'avais en moi cette idée de faire une traversée de la ville de l'extrême est à l'extrême ouest en intégrant des dimensions historiques et une fascination pour la voiture, dit-elle. De plus, j'y explore la langue dans les deux sens: la langue amoureuse et l'amour de la langue.»

French Kiss (1974)

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Martin Michaud à la place d'Armes