L'écrivain barcelonais Eduardo Mendoza, 73 ans, a remporté mercredi le prix Cervantes, considéré comme la plus haute distinction de la littérature hispanique, a annoncé le ministre de la Culture espagnol.

Les jurés ont voulu récompenser une écriture «pleine de subtilités et d'ironie», a résumé le ministre de la Culture Iñigo Méndez de Vigo lors d'une conférence de presse à Madrid.

«Je considère que c'est un peu la fin d'un voyage (...) cela referme un cycle», a réagi l'auteur lors d'une conférence de presse à Londres, où il vit lorsqu'il n'est pas à Barcelone.

Le prix Cervantes, doté de 125 000 euros, a été créé en 1975, l'année où Eduardo Mendoza a écrit son premier roman, à 32 ans.

Fils de magistrat et avocat de formation, il était alors traducteur aux Nations unies, à New York. Il a surpris avec «La vérité sur l'affaire Savolta», qui a prouvé que l'Espagne pouvait encore produire de bons romans, à un moment où la fiction latino-américaine «était en plein boom», a souligné le philologue Pedro Álvarez de Miranda, président du jury.

Ce premier ouvrage est centré sur les luttes syndicales des débuts du siècle à Barcelone et fut considéré comme le premier grand roman de la transition qui suivit la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.

Après dix ans à New York, Eduardo Mendoza a publié en 1986 La ville des prodiges, considéré comme son meilleur roman.

Il est l'auteur d'une quinzaine de romans, mais aussi d'essais, de contes, de pièces de théâtre. Et s'est également essayé au feuilleton plein d'humour avec Sans nouvelles de Gurb, prépublié dans El País en 1990, sur un extraterrestre perdu dans Barcelone sous l'apparence de la chanteuse de pop Madonna.

Eduardo Mendoza succède au Mexicain Fernando del Paso, lauréat 2015, suivant une tradition non écrite en vertu de laquelle le Cervantes récompense alternativement des auteurs d'Amérique latine et d'Espagne.