L'écrivain français d'origine russe Andreï Makine, élu à l'Académie française en mars dernier, sera reçu sous la célèbre Coupole le 15 décembre prochain.

«Je serai reçu à l'Académie française le 15 décembre», a confié le romancier au cours d'un entretien avec l'AFP. Il sera accueilli par le romancier Dominique Fernandez qui, comme Andreï Makine, a été récompensé par le prix Goncourt.

Fondée au XVIIe siècle cette prestigieuse institution est chargée de normaliser et perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres, élus par leurs pairs et surnommés les Immortels, qui siègent à l'Institut de France, au coeur de Paris.

Né en 1957 à Krasnoïarsk, en Sibérie, Andreï Makine est arrivé en France, sans papiers, à l'âge de 30 ans. Pour faire éditer ses deux premiers romans, «naturellement» écrits en français, La fille d'un héros de l'Union soviétique (1990) et Confession d'un porte-drapeau déchu (1992), il fait croire qu'ils avaient été traduits du russe en inventant un traducteur imaginaire.

Bien que francophone et francophile, sa première demande pour obtenir la nationalité française, en 1991, lui est refusée. Il l'obtiendra finalement en 1996, un an après Le testament français, un roman d'amour à la langue et à la littérature française, qui exceptionnellement obtiendra à la fois le prix Goncourt, le Goncourt des lycéens et le prix Médicis.

Son amour de la France, il l'exprimera encore dans Cette France qu'on oublie d'aimer (2006) et Le pays du lieutenant Schreiber (2014) où il magnifie l'histoire de Jean-Claude Servan-Schreiber, âgé aujourd'hui de 98 ans, officier français et résistant au nazisme tombé, au grand dam de Makine, dans un quasi oubli.

Le romancier vient de publier au Seuil, L'archipel d'une autre vie, à la fois récit d'aventures au coeur de la taïga sibérienne et formidable hymne à la liberté.