Le festival Juste pour rire a pris son envol samedi dernier. Pour l'occasion, nous avons demandé à Laurent Paquin, qui animera ce soir le gala Cérébral vs Impulsif avec Cathy Gauthier, de nous parler de lectures qui l'ont fait rire ou de livres sur l'humour.

L'arrache-coeur de Boris Vian

«J'ai lu la plupart des romans de Boris Vian. J'aime son côté éclaté, il y a plein d'affaires absurdes dans ses histoires. Par exemple, dans L'arrache-coeur, qui est mon préféré, les chapitres commencent avec des dates qui n'existent pas, comme le "premier juillambre". C'est sûr que son univers est plus sombre qu'autre chose, mais en même temps, c'est tellement pété! Et j'aime bien l'humour noir. Par exemple, le fait que la mère devienne si obsédée par la sécurité de ses enfants qu'elle finit par les mettre dans des cages. Pour moi, il y a un procédé humoristique dans ça, qui est dans l'exagération.»Yvon Deschamps, un aventurier fragile de Claude Paquette

«J'ai choisi cette bio, qui n'est pas nouvelle, pour le gars [NDLR: une édition revue et augmentée, intitulée Je n'en peux plus de parler de moi, a été publiée par Québec Amérique en 2013]. Deschamps, c'est le plus grand humoriste. Pas juste au Québec, mais le plus grand, point. C'est immense dans ma vie et ma carrière, une influence, un modèle. Il a été mon premier contact avec c'est quoi un humoriste. En lisant ce livre, on en apprend sur sa vie, et sans me prendre pour lui, j'ai voulu prendre certaines de ses idées comme modèles. C'est un gars généreux, modeste, humble, c'est mon idole.»

L'erreur est humaine de Woody Allen

«Les livres de Woody Allen, c'est un des premiers trucs que j'ai lus qui s'apparentaient à de l'humour. Ce sont des textes assez courts qui vont directement au but. Ce n'est pas comme lire du stand-up, ce sont vraiment des histoires. J'avais déjà quelques recueils, comme Shakespeare et moiPour en finir une bonne fois pour toutes avec la culture, et j'ai acheté celui-ci qui est plus récent et qui porte le même titre que mon précédent spectacle [sans la faute d'orthographe!]. L'absurde de Woody Allen m'a toujours fait rire.»

Pervers pépère de Gotlib

«Pour moi, l'humour, c'est beaucoup la bédé. Et tant qu'à y aller, j'ai choisi quelque chose de très trash. Pervers pépère, c'est particulièrement cru. Des jokes d'exhibitionnistes, de bizounes, de vieux qui se montre la zouine sur la rue, de gars qui s'achète une poupée gonflable juste pour le plaisir d'enlever le bouchon et de la voir se dégonfler dans la pièce... C'est très trash et j'aime ça, ça me fait rire. Je lis moins de bédés qu'avant, mais j'en ai lu longtemps, bien avant les romans, qui sont entrés dans ma vie plus vers 19-20 ans.»

Des nouvelles d'Édouard de Michel Tremblay

«Ça m'est arrivé seulement une autre fois de rire aussi fort en lisant un livre. J'étais encore aux études quand je l'ai lu, j'étais dans un train, et des fois, je devais arrêter de lire, tellement j'étais gêné. Un genre de fou rire incontrôlable, tu sais, tes épaules qui sautent, et les passagers qui rient de te regarder rire. Le personnage d'Édouard est profondément triste, c'est dramatique tout ça, mais Tremblay donne un sens de la répartie à certains de ses personnages... Surtout Édouard, un personnage fabuleux. Je n'aime pas quand on m'annonce que je vais rire dans un livre, je préfère être surpris. C'est ce qui est arrivé avec celui-ci.»

Il est temps de changer, Charlie Brown de Charles M. Schultz

«Snoopy est mon personnage fétiche et il a marqué ma vie en général. Même encore aujourd'hui! Quand les Charlie Brown ont été réédités en format poche, par exemple, j'ai acheté tous ceux que j'ai vus, dont celui-ci. Je trouve encore ça bon et émouvant, j'en lis encore une page de temps en temps. Pour moi, Snoopy, c'est l'enfance: j'ai découvert ces personnages au primaire, j'ai l'impression que je connais cette gang depuis toute ma vie. Quand j'étais jeune, Snoopy était le personnage cool par excellence. Ma mère m'avait cousu un chandail avec un Snoopy qui jouait au hockey, une courtepointe avec Snoopy en pirate sur sa niche...»