Il existe beaucoup de confusion sur l'apport des baby-boomers au Québec. Leur passage à l'âge adulte coïncide avec la mise en place de la Révolution tranquille, orchestrée par la génération précédente.

Dans ce court essai empreint d'éléments autobiographiques, le vieux routier de la gauche intellectuelle québécoise montre bien que les baby-boomers d'ici ne sont pas vraiment différents de leurs contemporains occidentaux. Comme eux, ils ont milité pour la libération sexuelle et les droits des femmes. Ce qui les distingue peut-être, c'est leur saint rejet de l'Église. En cela, ils sont aussi le fruit de la Révolution tranquille, qui a pris naissance au sein de l'élite catholique et qui a occasionné une fracture entre fédéralistes et indépendantistes. Piotte examine l'apport de trois revues de gauche qui auront marqué leur décennie, chacune à leur manière. Parti pris, dans les années 60, a été porteuse des idéaux sociaux de la Révolution tranquille. À l'opposé, Mainmise s'est voulue apolitique. Dans les années 80, La vie en rose tentera une synthèse de la lutte politique des femmes. Piotte conclut son court essai par une critique du néolibéralisme, en sous-estimant sans doute son influence certaine chez les boomers. 

La révolution des moeurs

Jean-Marc Piotte

Québec Amérique

116 pages