L'excellent travail des traducteurs montréalais Lori Saint-Martin et Paul Gagné rayonne dans l'Hexagone. La presse française ne tarit pas d'éloges pour leur traduction de l'oeuvre de Mordecai Richler.

Rappelons que les éditions du Boréal ont confié au couple la tâche colossale de proposer une nouvelle traduction de l'oeuvre du célèbre l'écrivain. Après Solomon Gursky, qui leur a valu le prix du Gouverneur général (leur troisième en carrière) et Joshua, L'apprentissage de Duddy Kravitz devrait paraître d'ici quelques semaines.

«Il faut saluer cette nouvelle édition, signée par deux traducteurs remarquables», écrit le journal Le Monde à propos de Solomon Gursky. Pour sa part, Livres Hebdo parle de «nouvelles traductions enfin dignes de ce nom et respectueuses des savoureux "montréalismes" des textes originaux». En France, Boréal s'est associé aux éditions du Sous-sol, qui fera paraître un titre de Richler par année.

Signé Pickton

Un tueur en série peut-il publier ses mémoires? La sortie de Pickton: In His Own Words a causé tout un émoi lorsqu'il a atteint pendant quelque temps le sommet des ventes du site Amazon.ca. Il a été retiré lundi dernier à la suite des pressions de plusieurs élus canadiens et des familles des victimes. Le site de ventes en ligne a également présenté ses excuses.

Comment ce livre a-t-il trouvé un éditeur? Il semble que Pickton, condamné à la prison à vie en 2007 pour le meurtre de sept femmes, ait confié son manuscrit à un codétenu qui l'a acheminé à un résidant de la Californie. Ce dernier l'a relayé à Outskirts Press, une petite maison d'auto-édition située au Colorado. Le livre en question comptait 144 pages dans lesquelles Pickton clamait son innocence.

Selon le réseau CTV, les gardiens de la prison Kent, une institution à sécurité maximale de la région de Vancouver, avaient sonné l'alarme à quelques reprises depuis un an, en vain. Le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a réclamé une enquête pour savoir comment le livre a pu sortir de la prison. Cela dit, rien n'empêche un prisonnier d'écrire et d'envoyer des lettres. Et au Canada, seulement quatre provinces ont une loi qui interdit à un individu de profiter financièrement du récit de ses propres crimes: l'Alberta, la Saskatchewan, l'Ontario et la Nouvelle-Écosse.

Sarkozy a-t-il vraiment écrit son livre?

Depuis sa sortie, pas une semaine ne passe sans que le plus récent livre de Nicolas Sarkozy ne fasse la manchette. On s'est moqué du titre dans les réseaux sociaux, on s'est extasié sur son succès en librairie, les libraires français se sont même amusés à lui trouver une place de choix sur leurs tablettes.

Cette semaine, voilà qu'on apprend qu'un détecteur d'écrivains fantômes (ghostwriters) aurait découvert que M. Sarkozy n'est peut-être pas l'auteur de La France pour la vie. La radio-télévision suisse RTS s'est en effet amusée avec le logiciel OrphAnalytics, développé par une start-up suisse romande pour détecter le plagiat dans des textes, pour passer au crible tous les livres de l'ancien président français. En gros, le logiciel analyse l'empreinte stylistique de l'auteur à partir d'éléments de style, du vocabulaire utilisé, etc. Ensuite, on compare les résultats. Conclusion: l'algorithme suisse aurait détecté trois empreintes stylistiques différentes pour trois ouvrages signés Nicolas Sarkozy.

Est-ce à dire que ce dernier n'est pas l'auteur de son propre livre? L'inventeur d'OrphAnalytics demeure prudent. Son logiciel n'est pas infaillible et il existe toujours la possibilité que M. Sarkozy ait bel et bien rédigé La France pour la vie.

PHOTO AFP

La France pour la vie