Dans ce livre qui fait écho à l'histoire égyptienne des années 50 jusqu'à nos jours, Robert Solé nous parle d'un temps où juifs, musulmans et chrétiens d'Orient vivaient en bon voisinage dans une société tolérante.

Le palace construit au début du XXe siècle par le juif Élie Hannour était le rendez-vous de la jet-set internationale et de la bonne société de Nari, une ville cosmopolite tout aussi imaginaire que l'hôtel Mahrajane, au bord de la Méditerranée.

Lors de l'expulsion des juifs, le directeur et sa femme doivent quitter le pays. L'hôtel devient accessible à tous, le service se dégrade et le luxueux bâtiment se détériore. Le narrateur décrit les situations avec précision et concision et le ton est léger, empreint d'une sereine nostalgie.

Traités avec bienveillance, les personnages sont colorés et attachants. Ce sixième roman de l'auteur d'origine égyptienne est en fait son premier, car il en a fait l'ébauche en 1966, lorsqu'il avait 19 ans.

Entièrement réécrit l'an dernier, il est devenu un roman actuel qui tient compte des récents événements et du départ progressif des non-musulmans. Hôtel Mahrajane renferme tout le romantisme et la magie des vacances au bord de la Méditerranée!

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Hôtel Mahrajane. Robert Solé. Seuil, 264 pages.