«Je marche de jour comme de nuit dans Paris depuis si longtemps déjà que je me demande qui habite l'autre», écrit l'écrivain d'origine haïtienne Dany Laferrière dans un poème hommage à la capitale française, composé après les attentats.

Académicien français depuis mai, l'auteur québécois partage sa vie entre Montréal, Miami et Paris. Intitulé Paris, 1983, date d'un de ses premiers séjours dans la capitale française, le poème a été mis en ligne sur le site de son éditeur québécois Mémoire d'encrier.

Dans ce poème, l'auteur de L'énigme du retour se souvient de ses promenades dans les rues de Paris comme «un poète nommé Villon l'a fait avant moi».

«J'aime savoir qu'il existe une ville où les femmes aiment marcher de nuit sans s'inquiéter des ombres et aussi parce qu'on y trouve une station de métro avant la fatigue», écrit l'écrivain.

«J'aime flâner dans une ville où les quartiers contrastés fleurissent au bout de nos rêves. J'aime m'arrêter à la terrasse des cafés pour observer le ballet des serveurs. J'aime écouter dans le métro les conversations des jeunes filles qui racontent la soirée d'avant. J'aime voir les jambes nues tout le long de l'été», se remémore l'auteur du Journal d'un écrivain en pyjama.

Dany Laferrière évoque encore «cet art de vivre qu'aucune autre ville ne connaît mieux que Paris». «Me voilà dans cette baignoire à lire, cette fois, Paris est une fête d'Hemingway tout en me disant qu'elle le sera toujours quoi qu'il arrive».