Près de 1000 exposants de 47 pays ont ouvert mercredi leur stand au 20e salon international du livre d'Alger dont la France est l'invitée d'honneur et où sont bannies les publications faisant l'apologie du terrorisme, selon un journaliste de l'AFP.

Avant l'inauguration officielle par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en compagnie de la ministre française de la Culture Fleur Pellerin, un comité interministériel de lecture a émis des «réserves» sur une centaine de titres parmi les 25.000 exposés.

«Tous les livres qui incitent à la violence, à l'extrémisme, à la discrimination, qui glorifient le terrorisme, qui touchent à la guerre de libération nationale ou portent atteinte aux symboles de l'Etat seront retirés», avait prévenu le commissaire du Salon, Hamidou Messaoudi.

La France, ancienne puissance coloniale, est l'invitée d'honneur de ce salon où sont attendus 1,5 million de visiteurs. Ce choix a soulevé des réticences des milieux nationalistes et conservateurs, la manifestation se tenant alors que le pays commémore le 61e anniversaire de la Toussaint rouge, marquant le début de la guerre d'Algérie.

«Nous sommes indépendants et souverains depuis 1962», s'est défendu M. Messaoudi précisant que le choix de l'invité d'honneur a été décidé par le ministère de la Culture. Il a affirmé «ne pas comprendre» que l'on se «focalise» sur ce sujet.

Pour l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, «ce choix des autorités algériennes s'inscrit dans le contexte d'une relation bilatérale aujourd'hui plus forte que jamais depuis l'indépendance de l'Algérie et conforte les liens d'amitié qui unissent nos deux pays».

Avec 10 millions de locuteurs francophones sur une population de 40 millions d'habitants, l'Algérie est considérée comme le 2e pays francophone du monde.

Une soixantaine de personnalités françaises, dont les écrivains Régis Debray et Laurent Gaudé et le cinéaste Alexandre Arcady, ont fait le déplacement à Alger.

Le Salon doit décerner pour la première fois le prix Assia Djebbar, du nom de l'écrivaine algérienne, membre de l'Académie française, décédée l'année dernière.

Les écrivains francophones algériens Maïssa Bey, Boualem Sansal et Yasmina Khadra ont figuré dans les premières sélections de plusieurs prix littéraires en France.

«Ils font beaucoup pour le rayonnement de la culture algérienne. Ce sont des figures importantes pour la culture française et algérienne», a commenté Mme Pellerin auprès d'un groupe de journalistes.