Carmen Balcells, qui fut l'agent des plus grands écrivains de la littérature ibéro-américaine dont Gabriel Garcia Marquez, surnommée en Espagne la «Dame des Nobel», s'est éteinte dimanche à l'âge de 85 ans, a-t-on appris auprès d'une porte-parole de son agence.

«Elle est morte hier (dimanche). La famille souhaitait préserver l'intimité. Mardi elle diffusera un communiqué», a-t-on précisé de même source.

Carmen Balcells avait découvert Gabriel Garcia Marquez en lisant un texte de l'auteur colombien, Les funérailles de la Grande Mémé, ce qui lui a valu son autre surnom de «Mama grande». «Je ne peux pas imaginer ma vie sans Garcia Marquez», avait dit en 2012 cette femme douce au visage rond.

«Du jour au lendemain je me suis rendue compte que j'étais entourée de génies», avait-elle aussi déclaré, au sujet des écrivains qu'elle aimait à représenter, dont beaucoup se sont installés à Barcelone.

Balcells a été l'une des responsables du «boom» des auteurs latino-américains à la fin du XXe siècle. Elle a propulsé non seulement Gabriel Garcia-Marquez mais aussi le Péruvien Mario Vargas Llosa, l'Argentin Julio Cortázar, la Chilienne Isabel Allende ou l'Uruguayen Juan Carlos Onetti.

Dans son carnet d'adresses d'écrivains figuraient plusieurs prix Cervantès - la plus haute distinction littéraire en Espagne - et Nobel de littérature: Gabriel García Márquez, Mario Vargas Llosa, et l'Espagnol Camilo José Cela.

Elle avait également représenté d'autres grands écrivains espagnols tels Juan Goytisolo, Miguel Delibes, Manuel Vázquez Montalbán et Juan Marsé.

Née dans un petit village de la campagne catalane, Santa Fe de Segarra, et sans études universitaires, elle avait découvert l'univers des lettres en travaillant au sein de l'agence de l'écrivain roumain Vintila Horia, jusqu'en 1960, année de création de sa propre agence.

Sans jamais quitter l'ombre, Carmen Balcells - qui s'exprimait très peu dans les médias - a imposé son agence comme l'un des acteurs-clefs en matière de littérature hispanique et sud-américaine.

En mai 2014, son agence a entamé un processus de fusion avec celle de l'Américain Andrew Wylie, considéré comme le premier agent littéraire du monde anglo-saxon pour fonder Balcells & Wiley. Les négociations n'ont pas encore abouti.