Il a fondé le Syndicat national catholique de l'amiante, mais s'est rangé du côté des patrons lors de la grande grève de 1949.

Prêtre nationaliste comme Lionel Groulx, il s'opposait comme lui au parlementarisme et décriait l'influence de la «franc-maçonnerie juive». Pour sortir le Québec de la crise économique, il ne voyait d'autre solution que le corporatisme, dans un pays français et catholique dirigé par un dictateur comme Franco en Espagne.

L'abbé Pierre Gravel n'a pas laissé d'oeuvre écrite mais s'est fait un nom par ses discours enflammés. Spécialiste de l'histoire religieuse, Alexandre Dumas retrace ici le parcours de ce prêtre réactionnaire qui, dans le Québec des années 20 et 30, dénonçait les «dérives» du libéral Taschereau - établissement de la Commission des liqueurs, laxisme envers le cinéma, etc. - et prônait la nationalisation de l'électricité.

Au fil des pages se dessine le portrait vivant d'un pays qui se cherche et des maîtres à penser de Gravel dans la droite du temps: ici, Henri Bourassa, ultramontain et nationaliste canadien; «de l'autre bord», le Français Charles Maurras, royaliste agnostique qui considérait qu'il était «absurde de confier l'avenir de la nation à la volonté des masses ignorantes».

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L'abbé Pierre Gravel, Syndicaliste et ultranationaliste



Alexandre Dumas

Septentrion, 309 pages