Auteur français vivant le plus lu à l'étranger, l'écrivain Michel Houellebecq, dont le dernier roman a fait polémique en brossant un portrait futuriste d'une France islamisée, a fait part mardi de son intérêt pour entrer à l'Académie française.

«Éventuellement, je pourrais être un candidat valable», a-t-il déclaré sur la radio RTL, estimant qu'il pourrait «être utile sur certains mots» à la prestigieuse institution, chargée de veiller au respect de la langue française et d'en actualiser le dictionnaire de référence.

«En même temps, ils ont déjà eu des problèmes (...) Il y a eu des polémiques, je ne sais pas si je vais leur imposer ça tout de suite», a-t-il ajouté.

L'idée d'une entrée de Michel Houellebecq à l'Académie française a été évoquée avec enthousiasme la semaine passée par l'historienne Helène Carrère d'Encausse qui, en tant que secrétaire perpétuelle, est la principale représentante de l'institution.

Dans un entretien à la télévision suisse RTS, Mme Carrère d'Encausse avait salué en lui «un grand écrivain», «un sociologue de notre temps» qui, tout «en grossissant le trait», «voit les grandes tendances».

Interrogée par l'AFP, l'institution fondée en 1635 par Richelieu a toutefois fait savoir que ses 40 fauteuils étaient «tous pourvus». «Un fauteuil doit être vacant pour recevoir officiellement les candidatures», a-t-on souligné de même source.

Soumission, le dernier roman de Michel Houellebecq a suscité une vive polémique en France, où l'auteur a été taxé par certains de ses détracteurs d'islamophobie.

L'ouvrage de politique fiction décrit une France islamisée après l'élection en 2022 d'un président musulman.

Michel Houellebecq en a suspendu la promotion après l'attentat jihadiste qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier, jour de sa parution. Ironie de l'histoire, l'hebdomadaire satirique publié ce jour là caricaturait l'écrivain sur sa Une.