Andrée A. Michaud, Gabriel Nadeau-Dubois, José Acquelin, Carole Fréchette, Linda Amyot, Daniel Poliquin et Marianne Dubuc sont les lauréats francophones des prix littéraires 2014 du Gouverneur général (GG).

L'ancien leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois mérite la récompense de la catégorie Essais pour Tenir tête (Lux Éditeur), sa première publication, sur son expérience de la crise étudiante du printemps 2012.

En littérature jeunesse, l'illustratrice Marianne Dubuc a été choisie pour Le lion et l'oiseau (Les Éditions de la Pastèque). Pour son roman jeunesse Le jardin d'Amsterdam, Linda Amyot a remporté le volet texte de cette catégorie, un prix auquel elle ne s'attendait pas, «mais alors pas du tout», a-t-elle lancé en entrevue téléphonique.

Pour les romans et nouvelles, c'est Andrée A. Michaud qui est désignée, pour Bondrée (Éditions Québec Amérique), une histoire policière située aux abords du lac Boundary Pond.

Il s'agit du second prix du Gouverneur général pour Mme Michaud. Son roman Le ravissement, paru en 2001, avait aussi été couronné de ce prix du Conseil des arts du Canada. Malgré ce précédent, il demeure que ces cérémonies protocolaires ne sont «pas la tasse de thé» de l'écrivaine, qui préfère la tranquillité et la solitude de sa maison à Saint-Sébastien-de-Frontenac, où, complètement plongée dans la campagne, elle écrit ses romans toujours campés dans la nature. «Je suis vraiment dans mon élément dans la nature, je me sens chez moi, je me sens à l'aise», confie-t-elle à La Presse Canadienne.

Elle se prêtera toutefois de bonne grâce à la cérémonie de remise des prix du Gouverneur général qui aura lieu à Rideau Hall le 26 novembre, «un honneur», considère-t-elle, d'autant plus que le prestige du prix peut contribuer à lui ouvrir quelques portes.

Pour Linda Amyot, gagnante du prix Littérature jeunesse, l'impact de ce prix pourrait être plus tangible. «Ce que j'aimerais le plus, c'est qu'il soit traduit en anglais.»

Si l'impact du premier prix du GG qu'a obtenu Mme Michaud ne s'est pas mesuré en ventes, il se constate toutefois en invitations à des salons littéraires ou en visibilité médiatique. «Ça peut aussi nous donner plus de poids auprès de notre éditeur, remarque-t-elle. Puis, le fait de la reconnaissance par les pairs est très gratifiant, ça nous donne envie de continuer.»

Le roman jeunesse de Linda Amyot, Le jardin d'Amsterdam, met en scène pour une deuxième fois le personnage de la jeune Élaine, 16 ans, qui rencontre cette fois Adèle, une vieille dame. Alors qu'Élaine vit son premier amour, Adèle se remémore le sien, son seul, un amour vécu sur fond de Deuxième Guerre mondiale en Europe. Bien qu'elle n'ait jamais en tête l'intention d'éduquer lorsqu'elle écrit, pour les jeunes comme pour les adultes, Mme Amyot accorde une importance certaine au souvenir.

«Cette génération qui a connu la Deuxième Guerre mondiale, de près ou d'un peu plus loin, il n'en reste plus beaucoup. Dans quelques années, il n'y aura plus aucun survivant de cette période-là. Et j'aimais aussi, non pas que ce soit un pont entre les générations, mais de voir que parfois, il y a beaucoup plus de ressemblances qu'on pense entre les générations, parce qu'il y a des sentiments et des situations qui restent intemporelles.»

Les autres lauréats des prix littéraires du GG sont Carole Fréchette en théâtre, pour la pièce Small Talk, et José Acquelin en poésie, pour Anarchie de la lumière. Daniel Poliquin est félicité pour L'Indien malcommode: un portrait inattendu des Autochtones d'Amérique du Nord (Les Éditions du Boréal), une traduction française d'un essai de Thomas King. C'est d'ailleurs une bonne année pour M. King, qui remporte aussi le prix du roman, pour The Back of the Turtle (éditions HarperCollins).