L'écrivain Michael Delisle, qui a déjà reçu les prix Émile-Nelligan et Adrienne-Choquette dans le passé, ajoute aujourd'hui à son CV le Grand Prix du livre de Montréal, assorti d'une bourse de 15 000$.

Le jury, présidé par Pierre Nepveu, l'a désigné à l'unanimité pour le percutant récit autobiographique Le feu de mon père, paru chez Boréal en mars dernier.

«En couronnant le récit de Michael Delisle, le jury a voulu souligner la rare maîtrise d'une écriture narrative qui parvient à tenir ensemble l'ironie et la tendresse, le burlesque et la gravité, dans une trame qui fait cohabiter le récit autobiographique d'une enfance peu commune et une réflexion sur l'écriture et la poésie» a souligné Pierre Nepveu lors de la remise du prix lundi à la Chapelle historique du bon pasteur.

«Vraiment, c'est une surprise, nous a confié Michael Delisle. J'ai été finaliste tellement souvent pour des prix ces dernières années, j'avais fini par comprendre que ma place était dans la marge! Et puis, il y avait beaucoup de très bons livres en compétition, je suis heureux que le mien ait fait son chemin. Un prix, c'est un peu comme faire sa maîtrise ou acheter sa maison, ça nourrit quelque chose, comme une sorte d'autorité personnelle. Je vois ça comme une épreuve positive, de l'ordre d'une étape, qui donne une solidité intérieure. Enfin, je suis très content aussi parce qu'un prix, cela relance un livre dans l'actualité.»

La liste des finalistes, d'une grande qualité, comptait Joséphine Bacon pour Un thé dans la toundra (Mémoire d'encrier), Anne Élaine Cliche pour Jonas de mémoire (Le Quartanier), Benoît Jutras pour Outrenuit (Les herbes rouges) et Simon Roy pour Ma vie rouge Kubrick (Boréal).

Le Grand prix du livre de Montréal est aussi accompagné d'une tournée de promotion dans un pays européen choisi par le lauréat.

Par ailleurs, le même jury a décerné à l'unanimité le prix Jacques-Cartier du roman et de la nouvelle de langue française à Étienne Beaulieu pour son récit Trop de lumière pour Samuel Gaska, publié chez Lévesque éditeur. Le prix Jacques-Cartier est assorti d'une bourse de 5000 $.

«Ce récit, qui donne la parole à un musicien, fils d'immigrant polonais, prend la forme d'une ample méditation poétique aux accents à la fois classiques et modernes», écrit Pierre Nepveu. «Sur un territoire qui, de Montréal, s'ouvre sur les Prairies canadiennes en passant par la côte du Nouveau-Brunswick, le récit d'Étienne Beaulieu révèle une voix noble, exigeante, originale, qui fait entendre des accents neufs dans la francophonie actuelle.»

Le Centre Jacques Cartier de Lyon a créé en 2009 ce prix que l'on remet à un romancier ou à un nouvelliste de langue française inscrit au Grand Prix du livre de Montréal.

Photo: Robert Skinner, La Presse

Étienne Beaulieu