Dans The Kid, Sapphire donne la parole à Abdul, le fils de Precious Jones, dont l'histoire tragique avait été adaptée au cinéma il y a cinq ans.

Bien élevé et intelligent, le garçon de 9 ans semble parti du bon pied dans la vie. Mais lorsque sa mère meurt du sida, tout s'effondre autour de lui.

Après un bref séjour dans une famille d'accueil, il atterrit dans un foyer catholique de Harlem.

Ce qui s'ensuit est sans surprises : violence, agressions sexuelles répétées... Sapphire n'épargne ni son héros ni son lecteur avec des scènes aussi insoutenables que certains passages de son premier roman.

Pour échapper à une vie ingrate qui lui apprend à ne compter sur personne, Abdul s'évade dans ses rêves, comme Precious, et se réfugie dans la danse - une échappatoire que l'on espère salvatrice tant le personnage est attachant.

Le récit est morcelé, mais tout le talent de Sapphire réside dans sa capacité à reproduire et à faire évoluer le langage et le raisonnement du garçon, qui se raconte à 13 ans, puis à 17 ans.

The Kid est une lecture difficile, mais pas désagréable, qui nous tient en permanence sur des charbons ardents.