La captive de Mitterrand, de David Le Bailly, portrait d'Anne Pingeot maîtresse du président français François Mitterrand (1981-1995) et mère d'une fille secrète, Mazarine, a obtenu mardi le prix Roger Nimier.

«Leur histoire d'amour, c'est celle d'un secret d'alcôve devenu secret d'État», avait souligné David Le Bailly lors de la sortie du livre en mars.

Le 11 janvier 1996, lors des obsèques de François Mitterrand, la France et le monde découvraient, au côté de l'épouse officielle, le visage d'Anne Pingeot, sa «vraie compagne pendant trente ans», selon l'auteur. Émouvante pour les uns, choquante pour les autres, cette image a fait le tour de la planète.

Pour tenter de déchiffrer ses secrets et reconstituer sa vie, David Le Bailly, journaliste à Paris-Match, a enquêté à Clermont-Ferrand, la ville natale d'Anne, à Hossegor, où les deux amants s'étaient connus...

Il a rencontré ses amies de jeunesse, plusieurs de ses proches, ses collègues du Louvre et du Musée d'Orsay, où elle était conservatrice, spécialiste de la sculpture du XIXe siècle. Anne Pingeot, elle, a refusé de lui parler.

Sous ses airs discrets, Anne Pingeot «est une femme au caractère très fort qui s'est forgé une carapace, tenue au secret, captive, et surveillée en permanence, avec Mazarine, après l'élection de François Mitterrand. Le pire jour de sa vie disait-elle d'ailleurs», relève l'auteur.

Créé en 1962, le prix Roger Nimier récompense un auteur dont l'esprit et l'oeuvre s'inscrivent dans la lignée du mouvement littéraire français des Hussards, dont l'écrivain était le chef de file.

Le jury 2014, présidé par Jean-Marie Rouart, comprenait notamment Érik Orsenna, Éric Neuhoff, Christophe Ono-Dit-Biot, Philippe Tesson, Patrick Poivre d'Arvor, Denis Van Cauwelaert et Florian Zeller.