C'est déjà la rentrée pour les éditeurs qui commencent à dévoiler les romans les plus alléchants de stars comme Emmanuel Carrère ou Olivier Adam, dans l'espoir d'une embellie des ventes après un début d'année dans le rouge.

Au premier trimestre 2014, la fiction littéraire a enregistré une forte dégradation, avec un recul de 7% par rapport aux trois premiers mois de 2013, selon le tableau de bord Livres Hebdo/I+C. Les ventes d'essais et de documents ont plongé, elles, de 10%. Globalement, tous types d'ouvrages confondus, les ventes de livres ont baissé de 4% en moyenne, subissant de plein fouet l'impact des disparitions des enseignes Virgin et Chapitre, relève le magazine spécialisé.

Cette rentrée, plus resserrée prédit-on, redonnera-t-elle le sourire aux éditeurs? Avec 357 romans français et 198 étrangers, celle de 2013 était déjà repassée pour la première fois depuis douze ans sous la barre des 600 nouveautés.

En tous cas, les maisons espèrent un rebond et certaines ont entamé dès début mai les grands shows de présentation aux libraires. Quelques livres envoyés par les services de presse arrivent aussi déjà dans les rédactions.

Parmi les titres les plus attendus, le nouveau roman d'Emmanuel Carrère, Le royaume (P.O.L), sortira le 11 septembre, trois ans après Limonov, qui lui avait valu le Renaudot en 2011.

Tranchant avec les univers de ses précédents livres, ce roman-enquête raconte en 640 pages les débuts du christianisme de l'an 30 à l'an 80. L'auteur met en scène Saint Paul et Saint Luc qui aideront peut-être ce romancier, scénariste et réalisateur de talent de 56 ans à décrocher enfin le Goncourt... Comme toujours, Emmanuel Carrère mêle dans ce roman foisonnant l'Histoire et ses réflexions personnelles.

Après Les lisières en 2012, coup de coeur des libraires mais absent des grands prix littéraires, Olivier Adam revient en septembre avec Peine perdue (Flammarion). L'écrivain à la tignasse blonde délaisse la banlieue et la Bretagne pour le Sud, faisant se succéder 23 narrateurs pour évoquer une tempête qui ravage la côte d'Azur et l'agression d'un jeune joueur de foot, laissé pour mort devant un hôpital.

Autre chouchou des lecteurs, l'auteur de La délicatesse, David Foenkinos, sera au rendez-vous de la rentrée avec Charlotte (Gallimard), un roman plus grave, portrait d'une jeune peintre allemande, Charlotte Salomon, morte à Auschwitz en 1943.

Après le passionnant Peste et choléra, prix Femina 2012, Patrick Deville nous entraîne au Mexique, dans les années 30, avec Viva (Seuil), sur les pas de Trotski et de Malcom Lowry.

Amélie Nothomb, 22e!

Fidèle à Albin Michel, à ses nombreux fans et à son roman annuel, Amélie Nothomb livrera le 20 août Pétronille, une histoire d'amitié tirée à 200 000 exemplaires. Ce sera la 22e rentrée de la dame au chapeau.

Dans Le règne du vivant (Actes Sud), Alice Ferney se lance elle sur les mers, dans le sillage de son héros, militant écologiste à la poursuite des baleiniers, tandis qu'Olivia Rosenthal raconte comment esquiver les coups, et parfois comment les rendre, dans Mécanismes de survie en milieu hostile (Verticales).

Après cinq ans d'absence, le bouillonnant Frédéric Beigbeder évoque les amours de J. D. Salinger, l'auteur de L'attrape-coeurs, et de Oona O'Neill, fille du Nobel de littérature Eugene O'Neill et future Mme Chaplin, dans Oona & Salinger (Grasset).

L'académicien Jean-Marie Rouart offrira un texte très personnel, Ne pars pas avant moi (Gallimard), ode intime et moqueuse à la jeunesse enfuie. Et le nouvel Immortel, Dany Laferrière, questionnera L'art presque perdu de ne rien faire (Boréal).

Philippe Besson publiera Un tango en bord de mer et Laurent Mauvignier Autour du monde, sur le tsunami de 2011 au Japon. Sont aussi attendus Anne Serre, François Vallejo, Pascal Quignard ou encore Grégoire Delacourt, auteur du best-seller La liste de mes envies, dont le nouveau roman est programmé pour la première fois à la rentrée, toujours chez Lattès.