Un vent libertin soufflera sur la programmation du Metropolis bleu avec la participation de l'écrivaine Chantal Thomas, prix Femina 2002 pour Les Adieux à la reine, qui vient de publier le roman L'échange des princesses et le recueil de textes Un air de liberté - variations sur l'esprit du XVIIIe siècle.

Un atelier d'écriture avec Chantal Thomas, qui a une façon bien à elle de renouveler l'histoire dans ses romans? Voilà ce que propose le festival Metropolis Bleu le 2 mai, 9h30, au Goethe-Institut. Plus de deux heures en compagnie de l'écrivaine qui a fait sa marque par des romans comme Le testament d'Olympe.

Son conseil pour ceux qui veulent se frotter au genre historique? «Il faut oublier qu'il s'agit d'une histoire finie, inscrite dans le passé et la donner à vivre et à sentir au présent. Il faut écrire le texte avec un sentiment d'ouverture sur l'inconnu. Tout ce qui relève de l'information et de la documentation doit faire partie de votre inconscient. Il faut aussi que cet épisode de l'histoire vous fascine, qu'il soit une sorte d'énigme.»

Chantal Thomas est aussi l'auteure de nombreux essais sur Sade, Casanova et plus généralement sur l'esprit du XVIIIe siècle, sa spécialité, qu'elle transpose régulièrement dans des essais plus personnels comme Cafés de la mémoire. Jamais rien de souffreteux chez elle, même dans son essai intitulé Souffrir! Son plus récent livre, Un air de liberté, qui vient tout juste de paraître, rassemble de nombreux textes sur des figures importantes de cette période libertine.

«C'est un siècle qui est du côté de la légèreté, dit-elle. Tous les auteurs et artistes que j'aime ont réussi à exprimer ensemble quelque chose du sérieux et de la souffrance du monde, mais transcendé par la force d'une légèreté, d'un envol.»

Ainsi, Chantal Thomas participera à un entretien le 3 mai sur ce sujet en particulier (Le XVIIIe siècle et la vie) de même qu'à une table ronde en compagnie de Luc Lang sur «La cruauté au quotidien». Mais pour l'essayiste, «tous les siècles sont cruels, ce qui est intéressant, c'est de comparer les méthodes!»

Si elle ne devait retenir qu'un nom de ce siècle, ce serait celui de Casanova - son Histoire de ma vie est un plaisir de lecture sans cesse renouvelé. «Pour la manière dont il a réussi à vivre sa vie sous le signe du plaisir et à écrire une oeuvre qui continue de communiquer cette ardeur à vivre, ce mélange de spontanéité et d'intelligence. Il a une intelligence physique du monde qui est très belle. Casanova, c'est une conquête...»

L'échange des princesses, atelier d'écriture,

le 2 mai, 9h30.

Le XVIIIe siècle et la vie, 3 mai, 13h.

La cruauté au quotidien, 3 mai, 17h30.