Il y avait foule, hier midi, à l'auditorium de la Grande Bibliothèque alors que Louis-José Houde répondait aux questions de Guy Berthiaume, PDG de BAnQ, dans le cadre de la série de télérencontres Dans la bibliothèque de... Il y avait même quelques écoliers qui faisaient l'école buissonnière, avec l'accord de leur prof, tant l'influence de Houde est grande en matière de littérature!

C'est justement grâce à un de ses professeurs du secondaire, M. Lalonde, qui avait présenté Romain Gary à la classe avec passion avant de lui faire lire La vie devant soi, que l'humoriste a goûté pour la première fois le plaisir du «roman pour adultes».

Depuis, Louis-José Houde, qui collabore à notre section Lecture dans La Presse+, a beaucoup lu, notamment parce que son métier d'auteur-scripteur se nourrit de ses lectures («Écrire, c'est le combat de ma vie d'adulte, tous les jours») et parce que la vie en tournée s'y prête particulièrement. Et puis aussi, comme il l'a très joliment et longuement expliqué, parce qu'il tient à faire des «shows à texte», où le poids et le choix des mots importent, sans qu'il n'y paraisse.

Méthodique, organisé, Louis-José a notamment révélé que, dernièrement, il s'était «donné pour mission de lire toute l'oeuvre de cinq auteurs: Dany Laferrière, Emmanuel Carrère, Philip Roth, Paul Auster et Michel Houellebecq».

Ces cinq auteurs figuraient évidemment dans la liste de livres qu'il a présentée à l'auditoire: Invisible d'Auster, La possibilité d'une île de Michel Houellebecq («Assez capoté, et en plus j'ai découvert en le lisant que le personnage principal est un humoriste - français, mais quand même!»), Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière, L'adversaire d'Emmanuel Carrère et Exit le fantôme de Philip Roth. C'était la première fois, en quatre ans, que le colossal Roth se trouvait dans le choix d'un invité, a fait remarquer l'animateur Guy Berthiaume.

Ces livres côtoyaient Artéfact de Carl Leblanc, Les mots de ma vie de Bernard Pivot, Destins tordus de Woody Allen, Écrits polémiques de Pierre Bourgault et Remèdes pour la faim de Deni Y. Béchard.

Des livres souvent inspirés de faits vécus: «Je trouve que cela permet une réflexion sur la nature humaine particulière. [...] J'aime aussi qu'un livre se déroule sur un demi-siècle, qu'on puisse suivre un personnage sur plusieurs périodes. [...] Et puis, je ne suis pas très de mon époque, les claviers et les écrans, ça m'étouffe. J'apprécie donc les histoires qui se passent dans un café, avec un crayon de plomb, j'aime le côté lent [de certaines histoires], c'est bizarre, hein, venant de moi!»

En spectacle cette semaine au Théâtre St-Denis, à Montréal, Louis-José Houde s'est défini comme un «col bleu de l'écriture» (il réécrit énormément et conserve tous ses cahiers de notes et de textes depuis 1996), a évoqué le «degré de touchisme» des livres (ceux qui vous touchent beaucoup ou pas), a mentionné son amour pour certains mots («Dans tous mes shows, il y a le mot «clairière»»), a expliqué qu'il écrivait souvent debout, toujours de 9h à midi: «Et quand l'écriture ne marche pas bien, je lis.»

Enregistrée, la rencontre Dans la bibliothèque de... Louis-José Houde sera diffusée le 1er juillet sur Canal Savoir. Mentionnons qu'à compter de la mi-avril, Canal Savoir rediffusera les entrevues réalisées avec Daniel Lemire, Claude Legault, Josée di Stasio, Denys Arcand, Serge Chapleau, etc.

Enfin, le dernier invité de l'actuelle saison de Dans la bibliothèque de... sera Michel Tremblay, le 29 mai à midi, à l'auditorium de la Grande Bibliothèque.