«Je suis né en Haïti. Je suis né écrivain au Québec.» Dany Laferrière a accepté avec une souriante émotion l'hommage officiel, mais néanmoins chaleureux, qui lui a été rendu hier à la Grande Bibliothèque, institution de sauvegarde et de diffusion du savoir dont il est resté l'infatigable promoteur.

Ambassadeurs et consuls de France et d'Haïti ont souligné le parcours unique du fils de Petit-Goâve qui, a souligné l'ambassadeur français, prendra le fauteuil numéro 2, celui qu'a occupé Alexandre Dumas fils, petit-fils d'un général français né à Saint-Domingue, aujourd'hui Haïti.

La première ministre Pauline Marois a déclaré pour sa part que Dany Laferrière était une source de fierté pour «les nations haïtienne et québécoise», comme écrivain et promoteur de la langue française qui «vit par ceux qui la parlent, la chantent, la griffonnent et la clavardent».

Le ministre Maka Kotto, ami de longue date du nouveau membre de l'Académie française, s'est encore une fois plié de bonne grâce à «l'exercice périlleux» de parler de celui qui lui a donné «le goût du Québec» après l'y avoir fait venir pour tourner Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer... dont on a revu hier quelques extraits.

Finalement, le PDG du Conseil des arts et des lettres du Québec, Stéphan La Roche, a annoncé que le nouvel académicien pourrait profiter d'une «résidence de création» de six mois à Paris, pour son installation sous la Coupole au début de 2015. «À l'immortalité»...