La famille du regretté Norman Rockwell critique une nouvelle biographie de l'illustrateur américain, avançant qu'elle contient plusieurs inexactitudes et qu'elle propose une «théorie fantôme» au sujet de sa sexualité.

La biographie American Mirror: the Life and Art of Norman Rockwell, de Deborah Solomon, a été publiée en novembre. Dans un communiqué, des membres de la famille de Norman Rockwell affirment que l'auteure a utilisé «de manière très sélective» la propre autobiographie de Rockwell intitulée My Adventures as an Illustrator.

Les messages laissés à Solomon par le biais de son éditeur, jeudi, sont demeurés sans réponse.

Norman Rockwell, qui a habité Stockbridge, dans le Massachusetts, a illustré plus de 300 pages couvertures du magazine Saturday Evening Post. Il est décédé en 1978.

Dans son communiqué, la famille fait référence à un passage du livre dans lequel Solomon raconte que Rockwell se rendait près des écoles à l'heure de la récréations et abordait de jeunes garçons dans la rue, ajoutant qu'un tel comportement serait mal vu aujourd'hui.

Selon la famille, le passage ignore l'explication donnée par Rockwell lui-même dans son autobiographie, indiquant qu'après avoir convaincu un garçon de poser pour une illustration, il allait avec lui demander la permission de sa mère.

«Elle appuie cette déclaration non fondée avec une autre théorie fantôme voulant que Rockwell soit un homosexuel non avoué, peut-on lire dans le communiqué. Lier la pédophilie et l'homosexualité de cette façon est choquant et clairement homophobe.»

Dans une entrevue donnée en octobre au Wall Street Journal, Deborah Solomon, qui a également publié les biographies des artistes Jackson Pollack et Joseph Cornell, a déclaré qu'elle ne croyait pas que l'illustrateur ait entretenu des relations homosexuelles dans sa vie, mais a ajouté qu'il préférait la compagnie des hommes et qu'on pouvait déceler «un énorme homoérotisme» dans son oeuvre. Elle a précisé qu'elle ne souhaitait pas entrer dans les spéculations au sujet de sa psychologie.

La famille croit pour sa part que l'auteure n'a pas compris qui était Rockwell et rejette les rumeurs voulant qu'il ait été solitaire, d'humeur inégale et fréquemment déprimé.

«C'est absurde. Il ne boudait pas, il n'était pas un dépressif chronique ni un hypocondriaque. Il a connu ses moments difficiles comme nous tous, mais c'était quelqu'un qui aimait la vie», indique le communiqué signé par le fils et la petite-fille de Rockwell.