Qui aura le Goncourt le 4 novembre? Plus de la moitié des critiques littéraires interrogés par Livres Hebdo parient sur Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, plébiscité aussi par les internautes et les libraires, selon une enquête publiée vendredi.

L'enjeu est énorme pour l'auteur et son éditeur car le prix Goncourt est le prix prescripteur par excellence, générant des ventes de 300 000 à 400 000 exemplaires en moyenne, soit un chiffre d'affaires de 6 à 8 millions d'euros, auxquelles s'ajoutent des dizaines de traductions et des enchères en format de poche.

Le magazine spécialisé a posé à 17 critiques littéraires de grands médias deux questions: «Qui l'aura?» et «Qui mériterait de l'avoir?». À la première, ils sont 56% à voter Pierre Lemaitre, maître du roman noir de 62 ans qui signe avec Au revoir là-haut (Albin Michel), sa première incursion hors du polar, un roman haletant au souffle picaresque sur deux rescapés de la Grande Guerre qui se lancent dans une arnaque.

À la fois populaire, ambitieux et superbement écrit, Au revoir là-haut est le seul à être sélectionné par quatre grands prix (Goncourt, Renaudot, Femina et Interallié) et depuis neuf semaines dans les meilleures ventes du palmarès Ifop/Livres Hebdo. Albin Michel, son heureux éditeur qui en a déjà tiré 100 000 exemplaires, n'a pas décroché le Goncourt depuis 2003.

À la deuxième question, «Qui le mérite?», c'est en revanche Jean-Philippe Toussaint avec Nue (Minuit), dernier volet de sa tétralogie sur Marie, qui emporte la mise avec six voix, contre trois à Pierre Lemaitre. Un bon tiers des critiques interrogés explique que ce serait pour l'auteur belge de 55 ans le couronnement d'un cycle romanesque à l'univers si personnel, poétique, fantaisiste et sensible.

Au revoir là-haut est aussi le préféré des 2000 internautes qui ont voté sur le site livreshebdo.fr et le chouchou des libraires, qui l'ont déjà placé en tête de leurs romans préférés de la rentrée.