Le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa a estimé lundi à Panama que l'esprit critique risquait de s'appauvrir «extraordinairement» si les nouvelles technologies finissaient un jour par avoir raison du livre papier.

«L'esprit critique, qui a été le produit des idées contenues dans les livres papier, pourrait extraordinairement s'appauvrir si les écrans finissent par enterrer les livres», a déclaré l'écrivain péruvien de 77 ans à quelques journalistes en marge du Congrès international de la langue espagnole à Panama.

«Je suis convaincu que la littérature qui s'écrirait exclusivement pour les écrans serait une littérature beaucoup plus superficielle, de pur divertissement et conformiste», a-t-il encore estimé.

«Il faut faire tout ce qui est possible pour que (le livre papier) ne disparaisse pas», a-t-il encore exhorté, évoquant «une problématique nouvelle posée par la grande transformation que le développement des nouvelles technologies a signifié pour le livre et la culture en général».

Pour le prix Nobel de littérature 2010, il est toutefois «difficile de prévoir» la fin complète du livre papier.

Le Congrès international de la langue espagnole à Panama réunit depuis dimanche quelque 200 écrivains, linguistes, éditeurs et experts du monde du livre.

Les débats de cette édition 2013 ont largement abordé les questions liées au défi posé par le développement des nouvelles technologies et internet, qui captent chaque jour davantage de terrain sur le livre.

Mario Vargas Llosa partage sa vie entre l'Espagne et le Pérou, où il fut candidat libéral à la présidence en 1990.