On a déjà grandement fait état de l'entrée de Fred Pellerin et de Pauline Marois dans la nouvelle mouture des petits Larousse et Robert.

On y trouve aussi d'autres figures canadiennes telles Marie-Nicole Lemieux, Alice Munro, Armand Frappier ou Jean Béliveau.

Beaucoup de personnes jugent obsolètes la section des noms propres chez Larousse ou l'ouvrage qui leur est exclusivement consacré chez Le Robert. Ils font valoir qu'à l'heure de Wikipédia, ces ouvrages ont perdu de leur valeur, voire leur raison d'être. Il reste que les feuilleter permet encore un formidable voyage aléatoire dans les innombrables facettes de l'aventure humaine que les meilleurs moteurs de recherche n'offrent pas d'une manière aussi ludique.

Il en va autrement des dictionnaires des mots de la langue. La consultation numérique sur CD ou sur l'internet est à la fois plus rapide et moins encombrante. Surtout que les deux supports sont proposés au même prix avant taxes dans le cas du Petit Robert. Évidemment, l'achat de la version papier vous fera épargner la taxe de vente provinciale dont le livre est exclu, mais pas son équivalent numérique. C'est absurde, non écologique, mais il paraît que taxer le livre, c'est imposer l'inculture, comme le voulait le slogan démagogique concocté par l'industrie, il y a une quinzaine d'années...

Cela dit, on n'achètera une édition 2014 que si on a besoin d'un dictionnaire, tellement les ajouts par rapport aux éditions de 2013 sont minimes et même discordants parfois.

Ainsi, selon Le Robert, envoyer ou rédiger un texto, c'est "texter" alors que, pour le Larousse, communiquer par texto, c'est "textoter". Vous voyez la nuance? C'est comme si je texte quand j'envoie un texte, mais que j'ai textoté si on m'a répondu. Des heures de plaisir pour les correcteurs d'épreuves!

Parmi les québécismes dont l'usage est désormais consacré par les lexicographes français, mentionnons que Le Petit Larousse 2014 inclut désormais "chialeux", "déneigeur" et "papetière" et ajoute le sens de heurter ou percuter au verbe "frapper" et d'appuyer au verbe "peser". Les locutions «accommodements raisonnables» et «chien de poche» font aussi leur entrée.

Le Petit Robert n'est pas en reste avec l'acceptation de "bas-culotte", "bourrasser", "chialage", "denturologie", "patenteux" et «traînerie» tout en précisant, citation de Michel Tremblay à l'appui, que le caribou est aussi une boisson à base de vin rouge et d'alcool. Collé à l'actualité, le dictionnaire précise qu'«enveloppe brune» est chez nous synonyme de "pot-de-vin".

Comme à chaque édition, Le Petit Larousse incorpore des cahiers thématiques. Ceux de 2014 sont consacrés au centenaire de la Première Guerre mondiale et aux technologies.

Les dictionnaires donnent accès gratuit à un site internet durant un an où des mises à jour sont faites régulièrement.

Le Robert illustré 2014 fait mieux à ce chapitre avec un abonnement de quatre ans. C'est sans doute le meilleur achat pour les étudiants. Son classement encyclopédique regroupe mots de la langue et noms propres en une seule section.

Pour la rentrée, il n'y a pas de dictionnaire général québécois. Au printemps avait paru une nouvelle mouture, format CD, du Multidictionnaire de Marie-Éva de Villers. C'est toujours un achat recommandé.

Enfin, pour les spécialistes de la langue, mentionnons la parution du nouvel ouvrage de Jean Forest chez Triptyque Le grand glossaire des archaïsmes, régionalismes et autres populismes venus de France.