Peter Handke, l'un des plus importants écrivains contemporains de langue allemande et aussi l'un des plus controversés en raison de son engagement pro-serbe lors de la guerre civile dans l'ex-Yougoslavie, fêtera le jeudi 6 décembre son 70e anniversaire.

L'écrivain, dramaturge et poète autrichien, qui vit avec la comédienne française Sophie Semin, réside depuis 22 ans dans la banlieue parisienne, à Chaville, dans le département des Hauts-de-Seine, où il aime se promener dans les bois avoisinants.

À l'occasion de ce 70e anniversaire, il recevra le prix littéraire de l'État régional de Salzbourg, doté de 15 000 euros, ce qui l'a amené à ce commentaire ironique: «Comme cela, je me suis épargné de longues réflexions sur la façon de célébrer mon anniversaire».

En marge de son 70e anniversaire, la maison d'édition allemande Suhrkamp publiera le 10 décembre sa correspondance avec l'éditeur décédé de Suhrkamp, Siegfried Unseld.

Sa dernière oeuvre, une pièce de théâtre, Les beaux jours d'Aranjuez - Dialogue d'été, dialogue hors du temps entre un homme et une femme, a été présentée en mai dernier à Vienne, dans une mise en scène du Suisse Luc Bondy, son ami de longue date.

Peter Handke avait fait sensation dès 1967 avec un «récit», un terme qu'il préfère à celui de roman, «Le colporteur», puis avec un roman très contemporain, L'angoisse du gardien de but au moment du penalty (1970). La même année, sa pièce La chevauchée sur le lac de Constance fait scandale en raison de son étrangeté.

Il s'est aussi intéressé au cinéma, écrivant le scénario du film du metteur en scène allemand Wim Wenders Les ailes du désir (1987) et réalisant lui-même le film La femme gauchère (1978).

Outre son oeuvre théâtrale, de romancier, de nouvelliste et de poète, Peter Handke a aussi défrayé la chronique en apportant lors du conflit yougoslave des années 1990-2000 son soutien à la Serbie et à son dirigeant Slobodan Milosevic. Ce dernier est décédé en 2006 à La Haye où il était jugé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) pour génocide et crimes contre l'humanité lors du conflit qui avait accompagné le démantèlement de l'ancienne Fédération yougoslave.