L'écrivain tchèque Jan Trefulka, dont les ouvrages reflètent notamment le désenchantement de sa génération ayant vécu sous le régime communiste, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à Brno, à l'âge de 83 ans, a annoncé sa famille.

Interdit de publication par le régime totalitaire dans les années 1970 et 1980, Jan Trefulka figurait à l'époque parmi les dissidents ayant signé la Charte 77, le très courageux manifeste pour les droits de l'Homme rédigé par Vaclav Havel.

«Jan Trefulka faisait partie avec Milan Kundera, Ludvik Vaculik et Arnost Lustig d'une génération extraordinaire pour laquelle le métier d'écrivain était une mission», a déclaré jeudi Miroslav Balastik, rédacteur en chef de la revue littéraire Host.

Né en 1929, Jan Trefulka était le contemporain et l'ami de l'écrivain Milan Kundera.

Après le putsch communiste de 1948, il est chassé de l'université à cause d'une plaisanterie qui a mal tourné. Cet épisode de sa vie inspire à Kundera (qui émigra en France en 1975) son roman La plaisanterie.

Obligé de gagner sa vie comme ouvrier ou conducteur de tracteur, Jan Trefulka (Une pluie de bonheur, Hommage aux fous, Séduit et abandonné) profite du dégel politique des années 1960 pour devenir directeur d'une maison d'édition et rédacteur en chef d'une revue littéraire.

Il se voit de nouveau réduit au silence après l'occupation de la Tchécoslovaquie par l'armée soviétique en 1968. Très attaché à sa Moravie natale (partie est de la République tchèque), il recommence à prendre une part active à la vie littéraire de son pays, après la «Révolution de velours» de 1989.