Cet ouvrage hors norme, pour lequel elle a mis 10 ans à sortir du carcan qu'elle s'était elle-même imposé, a valu à France Daigle le prix du roman du Gouverneur général, doté de 25 000$.

À l'instar des tenants de l'Oulipo - OUvroir de LIttérature POtentielle - comme Georges Perec, qui a écrit un roman (La Disparition, 1969) qui ne comporte pas une seule fois la lettre e, la Monctonienne s'est imposé une «contrainte», mais d'ordre mathématique: «Douze fois 12 fois 12: Pour sûr compte 144 petits chapitres de 12 fragments chacun, ça fait 1728 passages sur la vie quotidienne d'une famille. Je suis incapable d'écrire sans contrainte...», dit-elle.

Dans la catégorie essais, le jury a choisi Comment tuer Shakespeare de Normand Chaurette, Prix 2011 de la revue Études françaises. Pour ce premier essai (publié aux PUM), le dramaturge remporte un quatrième «GG» et un deuxième en deux ans. En acceptant son prix, Normand Chaurette a dit avoir bon espoir que le Conseil des arts du Canada (qui administre les prix du Gouverneur général) saura par ailleurs faire preuve de «vigilance» pour que les créateurs, les auteurs dramatiques notamment, continuent de recevoir l'aide publique dont ils ont besoin. «En théâtre, dit M. Chaurette à La Presse, les compagnies comme UBU se sont fait couper les subventions de tournée en Europe. Pour le gouvernement Harper, la culture ne semble pas peser lourd.»

La dramaturge Geneviève Billette, pour sa part, a reçu le «GG» de la catégorie théâtre, son deuxième, pour Contre le temps (Leméac), créée en 2011 au Théâtre d'Aujourd'hui dans une mise en scène de René Richard Cyr. Dans la catégorie poésie, le prix est allé à Maude Smith Gagnon pour Un drap. Une place., publié chez Triptyque (voir conseildesarts.ca pour les détails).

En littérature jeunesse, Aline Apostolska est la lauréate pour Un été d'amour et de cendres (Leméac), une histoire d'amour impossible entre une jeune Québécoise et un Tibétain destinée aux «futurs adultes» de 15 ans; le prix de l'illustration jeunesse est allé à Élise Gravel pour La clé à molette (La courte échelle).

En traduction finalement, Alain Roy est devenu le troisième lauréat d'un «GG» pour un livre sur le pianiste Glenn Gould (Boréal), une traduction de l'oeuvre de Mark Kingwell (Penguin). Nigel Spencer, de son côté, a remporté l'autre prix pour Mai at the Predators'Ball (Anansi), une traduction du roman de Marie-Claire Blais originellement publié chez Boréal.