Richard Millet, l'auteur français du pamphlet polémique sur le tueur norvégien Breivik, a remis jeudi soir au patron de Gallimard sa démission du comité de lecture de la maison d'édition, a appris l'AFP auprès de l'éditeur.

Richard Millet «n'est pas licencié» et continuera de s'occuper au sein de la maison des auteurs dont il a la charge, mais il devra «prendre du champ» et ne siègera plus au comité de lecture, précise-t-on chez Gallimard.

Le PDG de Gallimard, Antoine Gallimard, qui s'était déjà dit fin août «choqué» par ce texte intitulé Éloge littéraire d'Anders Breivik, a envoyé lundi à Richard Millet un courrier dans lequel il lui explique qu'«appartenir à la maison implique une forme de solidarité, et qu'en tant que membre du comité de lecture, il représente la maison».

Antoine Gallimard laissait dans cette lettre à Richard Millet le soin de trouver une formule qui respecte sa «liberté d'écrivain» et ses propres «responsabilités de chef d'entreprise».

Plusieurs auteurs Gallimard sont montés au créneau depuis la sortie de cet «Éloge de Breivik», dont Annie Ernaux, qui a été l'une des premières à remettre en cause la présence de Richard Millet dans le comité de lecture.

La plus grande librairie francophone de Belgique, Filigrane, a refusé de commercialiser le pamphlet, estimant qu'il allait «trop loin» dans l'apologie de la violence.

Millet écrit entre autre dans ce pamphlet: «Breivik est sans doute ce que méritait la Norvège», c'est «un enfant de la ruine familiale autant que de la fracture idéologico-raciale que l'immigration extra-européenne a introduite en Europe depuis une vingtaine d'années».

Auteur d'une cinquantaine de livres, Richard Millet, 59 ans, a notamment été l'éditeur de Jonathan Littell, prix Goncourt 2006 et d'Alexis Jenni, Goncourt 2011.

Le 24 août, Anders Breivik a été condamné à 21 ans de prison, peine qui peut être prolongée tant que le coupable du massacre de 77 personnes le 22 juillet 2011 est considéré comme dangereux.